jeudi 30 mai 2013

Un gendarme de Béziers porte plainte pour harcèlement contre son commandant

Le 8 juin 2012, un sous-officier de la compagnie de gendarmerie de Béziers a fini par déposer plainte au parquet biterrois pour “harcèlement moral” contre son commandant. Saisi, le parquet de Narbonne a diligenté une enquête. Celle-ci a été confiée à l’inspection générale.
"C’est un type de procédure assez rare. Car la preuve n’est pas évidente et cela a lieu dans un cadre tout à fait particulier", concède l’avocat narbonnais Me Robert Mary. Lequel s’est engagé, il y a quelques mois de cela, dans une procédure à tout le moins singulière en décidant de défendre un sous-officier de la compagnie de gendarmerie de Béziers. Un adjudant-chef qui, le 8 juin dernier, a fini par déposer plainte au parquet biterrois pour “harcèlement moral” contre son commandant.
Brimades et vexations


Soit l’ultime recours possible estime la victime présumée. Celle-ci dénonçant sa mise à l’écart de son poste de chef du secrétariat de la compagnie, des brimades, des vexations subies - en privé, mais aussi en présence d’autres militaires - de rabaissements, menaces verbales, pressions...
Incompréhensible pour l’adjudant-chef Gilbert Vidal. "J’ai trente ans de service, n’ai jamais eu une seule lettre d’observation, mais six de félicitations", raconte l’intéressé, ancien enquêteur et technicien en identification criminelle (Tic) au sein des brigades de recherches de Narbonne et Béziers.
Puis, le 21 novembre 2011 : "Il a posé une lettre sur le bureau dans laquelle il me disait qu’il me détachait comme adjoint administratif à la communauté de brigades de Valras. Et cela, à partir du lendemain sans avoir marqué l’année dans la date. Mais ce poste n’existe pas en gendarmerie ! Et il a enfreint toutes les règles. Car un détachement ne peut être prononcé que par un commandant de groupement (*) ", poursuit l’adjudant-chef Vidal, sûr de son bon droit.
Une situation kafkaïenne
Alors, bien décidé à se défendre face à ce qu’il considère comme une situation kafkaïenne, le gendarme va scrupuleusement tout consigner dans un journal de marche. Comme il le faisait pour les enquêtes dont il avait la charge. Et noter, au jour le jour, avec une foultitude de détails, la teneur de ses rapports quotidien avec son supérieur. Soit, à l’arrivée, un document de cent quinze pages dans lesquelles figurent quarante et un faits susceptibles d’étayer sa plainte.

http://www.midilibre.fr/2013/05/29/un-sous-officier-porte-plainte-pour-harcelement,706664.php

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