Le 7 novembre 2012, cet instituteur qui travaille dans le département, a oublié de choisir entre boire et conduire. « Et vous êtes entré dans un mur », résumait à l’audience de mardi et brutalement le juge Kato.
Dans la même veine, le professeur des écoles ne cherche pas d’excuses alambiquées. « J’ai eu la chance d’avoir été le roi des abrutis et pas le roi des criminels ». C’est qu’en plus de terminer sa course dans un mur, le jeune prof de 29 ans avait dans les veines 2 g d’alcool par litre de sang.
« C’est un taux exorbitant », n’en démord pas Mlle Lahaye, substitut du procureur qui souhaite l’annulation du permis de conduire du maître de classe.
De retour sur les circonstances qui ont précédé les constatations de la gendarmerie, au prévenu d’expliquer ce qui l’a conduit à cet écart de conduite. « C’était une journée où l’on fêtait avec mes collègues, le travail qu’avait décroché ma compagne ». Les festivités s’accompagnent d’une annonce douloureuse pour l’instituteur. « J’ai appris que mon père était atteint d’un cancer ». Le vin, les bières et le pastis suivent entre bonheur et chagrin. Suffisamment pour que le jeune prof titulaire perde pied dans l’alcool. « Je ne me sentais vraiment pas bien. J’ai essayé d’appeler ma mère pour qu’elle vienne me chercher ». Mais devant l’échec de ces appels, a décidé d’aller lui rendre visite en prenant le volant. Il y avait 150 m à faire, distance suffisante pour ficher sa vie en l’air.
Taux exceptionnel, clémence inhabituelle
Après l’accident, le retrait administratif du permis de conduire, il a fallu s’organiser. « Je ne voulais pas que mes élèves soient pénalisés par mon erreur ». Il s’appuie alors sur ses collègues pour qu’ils l’emmènent à l’école. Pas toujours évident lorsque l’on est enseignant en milieu rural. Il avertit sa hiérarchie et produit toutes les analyses possibles et imaginables à l’audience pour attester qu’il n’est pas alcoolique d’habitude.Pour défendre ses intérêts, Catherine Bertholde a redit qu’il avait depuis pris à sa charge la réfection du mur défoncé. « Il a fait face quand ça lui est arrivé et ne s’est pas mis en arrêt maladie ». Au terme des six mois de suspension administrative, la visite médicale a été concluante et son permis est, dit-il, « au courrier » dans le sens retour. Bientôt un mauvais rêve à moins que le juge décide de suivre les réquisitions du parquet.
Au vu de tous ces éléments de personnalité, le juge Kato a fait montre d’un accès de bonté inhabituel. 1.000 € d’amende malgré « ce taux exceptionnel ». La suspension du permis de conduire suspendra la mesure administrative puisqu’elle est accompagnée d’une exécution provisoire. Cerise sur le gâteau pour l’instituteur, cette peine est exclue du volet B2 de son casier judiciaire. C’est mieux pour un début de carrière.
http://www.estrepublicain.fr/haute-saone/2013/05/15/l-instituteur-avait-2-g
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