Un homme comparaît mercredi et jeudi à la cour d’assises à Saintes pour avoir violenté la fille de son ex-compagne alors âgée de moins de deux ans
La petite Clara, née le 24 octobre 2007 à Saintes, est aujourd’hui confiée au service d’aide sociale à l’enfance de la Charente. Elle souffre des séquelles de maltraitance du type « bébé secoué. » Des lésions cérébrales empêchent son développement normal. Hyperactivité, troubles de la concentration et de la mémorisation, difficulté d’acquisition du langage et gêne pour marcher perturbent son quotidien depuis cette triste nuit du 20 au 21 septembre 2009 à La Rochelle.
Des lésions sur tout le corps
Un homme de 33 ans, Ludovic, comparaît libre, mercredi et jeudi, à la cour d’assises de la Charente-Maritime, à Saintes, pour avoir violenté cette petite fille devant les yeux de sa mère, son ancienne compagne. Excédé par les pleurs et les cris de l’enfant, il a perdu le contrôle. Apparemment, ce n’était pas la première fois. Il est poursuivi du chef de violences habituelles sur mineure de 15 ans suivies d’une mutilation ou infirmité permanente.
La maman de Clara, elle, comparaît également libre pour non-dénonciation de mauvais traitements infligés sur une mineure de 15 ans. L’association Enfance et Partage s’est notamment portée partie civile dans cette affaire.
C’est l’hôpital de La Rochelle qui a signalé au procureur de la République, le 21 septembre 2009, l’admission vers 13 heures aux urgences pédiatriques de Clara, âgée de 23 mois. La petite victime présentait des lésions sur tout le corps sous la forme d’hématomes multiples ainsi que des lésions cérébrales nécessitant son transfert au CHU de Poitiers.
Sous contrôle judiciaire
La mère, entendue par les enquêteurs, a raconté alors cette terrible nuit passée chez son ex-concubin qui l’hébergeait depuis quelques jours avec sa fille issue d’une autre union. C’est vers 1 heure du matin, alors que Clara s’était réveillée en pleurant, que la situation a dégénéré. Pour la faire taire, Ludovic a avoué, lors de son audition, avoir plaqué sa main sur sa bouche, lui avoir donné plusieurs coups sur les cuisses, les jambes, les bras et les fesses et l’avoir mordu.
Il a aussi reconnu l’avoir secoué violemment à deux ou trois reprises d’avant en arrière, en la tenant sous les aisselles, les pieds dans le vide.
Le supplice a duré plusieurs heures, s’achevant vers 5 ou 6 heures avec des phases plus calmes. Jusqu’à son admission aux urgences, la petite Clara a fait trois malaises. Sa maman a certifié avoir tenté de s’interposer entre sa fille et son ancien compagnon. En vain. Ludovic l’aurait aussi empêché d’appeler les secours malgré l’état d’inconscience de l’enfant.
Finalement, c’est au bout du troisième malaise que la mère de Clara a pu téléphoner. Incarcéré du 23 septembre 2009 au 23 mai 2010, l’accusé a par la suite été placé sous contrôle judiciaire. Il s’avère que ces violences ne dataient pas seulement de la nuit des faits. Ludovic, pour expliquer son attitude, a indiqué qu’il n’arrivait pas à maîtriser ses pulsions.
Au moment de sa mise en examen, le 10 juin 2011, il a déclaré : « Je suis désolé pour elle et c’est à elle que je pense. » Elle, c’est Clara
http://www.sudouest.fr/2013/05/21/juge-pour-avoir-maltraite-un-enfant-reste-handicape-1059523-1733.php
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