samedi 6 avril 2013

Quel centenaire pour la Grande Guerre ?

L'Aisne en première ligne, la Marne sur la réserve et les Ardennes à l'arrière. Le plan de bataille pour célébrer la mémoire des poilus est pour partie tributaire des subventions allouées par l'Etat et les collectivités.
L'ETAT et les collectivités promettent de célébrer avec éclat le centenaire de la Grande Guerre.
C'est d'ailleurs l'ambition que la mission nationale affiche sur le papier. « Un enjeu international de premier rang », « Un enjeu culturel », « Un enjeu éducatif et pédagogique », « Un moment de rassemblement et de cohésion nationale » ou encore « Un enjeu majeur de développement économique » a insisté Joseph Zimet, adjoint au directeur de la mémoire, du patrimoine et des archives.
Mais sur le terrain, les historiens et le milieu associatif s'inquiètent des moyens financiers alloués à l'événement. Ils ont vite compris que les fameuses labellisations placées sous l'égide de l'Etat ne seraient pas forcément accompagnées de subventions. Loin s'en faut.
Sur le principe, ce sont les Comités départementaux qui coiffent les initiatives locales. Ils se doivent de les examiner à la loupe afin de sélectionner les meilleurs d'ici le 1er juin.
Dans l'Aisne où les projets foisonnent, les partenaires du comité de pilotage s'impatientent à mesure que les semaines défilent.

« Le nerf de la guerre »
« Aux dernières nouvelles, nous n'avions toujours pas de notifications des sommes allouées au plan national et départemental », s'impatiente Jean-Luc Lanouilh.
Car, ajoute le vice-président chargé de la culture et du patrimoine et représentant le conseil général au comité de pilotage de l'Aisne, « c'est quand même le nerf de la guerre ».
« Nous avons donc mis en garde les associations pour qu'elles ne se lancent pas comme ça tant qu'elles ne seront pas rassurées sur un quelconque financement », poursuit le professeur d'histoire. Et de conclure : « Il faudrait une décision et le plus tôt sera le mieux. »
Dans la Marne, où la Mission gouvernementale pourrait mettre les sites de Mondement et de Dormans au cœur du Centenaire, le sous-préfet de Reims se montre prudent : « Il n'est pas exclu que les labellisations amènent un financement pour les actions d'intérêt national, même si elles ne sont pas faites pour cela. Mais il ne faut pas laisser miroiter des choses qui n'existent pas. »
Michel Bernard est même très clair à ce sujet : « L'enveloppe de la Mission centenaire est de 30 à 35 millions d'euros au plan national mais il n'y a pas d'enveloppe au niveau départemental. » Et le représentant de l'Etat d'enfoncer le clou : « Il y a de bonnes idées qui ne coûtent pas cher et de mauvaises qui coûtent cher. Il faut donc bien choisir ce que l'on fait. »


http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/quel-centenaire-pour-la-grande-guerre

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