jeudi 11 avril 2013

Gard : les chasseurs avaient confondu leurs collègues avec le gibier

Deux accidents de chasse dramatiques, survenus dans des circonstances très différentes, examinés devant le tribunal de Nîmes. Délibérés le 17 mai prochain.
Il neige, la visibilité est mauvaise ce 29 janvier 2011, à Saint-Jean-de-Valériscle. Le chasseur entend des chiens à environ 30 mètres de lui. Il pense qu’ils sont au contact avec le sanglier, “au ferme” dans le jargon. L’homme posté en déduit qu’il y a un sanglier dans les parages. Il voit une masse sombre bouger, il tire et tue un collègue de chasse.
Autre affaire tout aussi dramatique

Il ressort de l’instruction que la victime ne porte pas son gilet fluo. Les témoins de la battue affirment que ce passionné enfreignait pas mal de règles de sécurité. Me Massal tentera d’expliquer ce comportement par un fanatisme démesuré pour la chasse : "La passion l’emporte sur la raison." Autre affaire tout aussi dramatique, celle de Gagnières en novembre 2008. Ils sont une dizaine de parents et amis dans la salle d’audience à arborer un t-shirt à l’effigie de la victime. Deux hommes sont à la barre : le tireur et le chef de battue.
Faute de communication
Pour le premier prévenu, il apparaît que son tir n’est pas conforme : ascendant au lieu d’être fichant, en position accroupie, trop haut pour atteindre un sanglier, dans l’axe d’un chemin sur lequel chemine la victime à la recherche d’un chien alors qu’il croit que la chasse est terminée. Le tireur, lui, faute de communication est toujours posté. Il n’a pas identifié sa cible avec certitude. "Je tire sur un sanglier, je le manque mais j’ai été obligé de reconnaître que c’était un autre chasseur."
"Toutes les règles de sécurité ont été bafouées"
La déclaration est maladroite et fait réagir la salle. Pour son compère, la faute qui lui est reprochée porte sur une organisation défaillante de la battue. Au moment du tir fatidique, personne ne sait si la partie de chasse est finie ou non. Il n’y a pas de dispositif pour informer simultanément tous les participants.
Pour le substitut du procureur, Pierre Cramier, "toutes les règles de sécurité ont été bafouées". Me Massal compare cette battue au naufrage du Concordia : "Ce n’est plus de la désorganisation, c’est de l’anarchie". La défense des mis en cause est assurée par Me Tria et Chabannes. Chacun tente de dédouaner son client. Délibérés le 17 mai prochain.

http://www.midilibre.fr/2013/04/10/les-chasseurs-avaient-confondu-leurs-collegues-avec-le-gibier,676214.php

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