Il a rapidement fait fructifier son argent. Pour une modique somme, un Bordelais de 23 ans aurait acheté des dizaines de faux billets à Paris et les aurait écoulés petit à petit. Il a été interpellé en flagrant délit, mercredi matin à Bordeaux, alors qu’il était sur le point d’acheter un ordinateur tactile avec ces fausses coupures.
L’enquête, menée par la division des affaires économiques et financières de la division interrégionale spécialisée de Bordeaux, a démarré sur deux plaintes. Déposées mi-mars à Pessac puis Cenon, elles dénoncent la même escroquerie autour de la vente de tablettes numériques sur Internet. À deux reprises, un homme a répondu à une annonce et s’est porté acquéreur. Acheteur et vendeurs avaient convenu d’un lieu et d’une heure de rendez-vous. Le paiement s’était fait en espèces. L’acheteur avait montré une liasse, compté les billets de 20 euros, pris possession de la tablette et était parti.
Atelier clandestin
Ce type de transaction est fugace, le vendeur ne se méfie pas et ne regarde pas chaque billet dans le détail. D’autant que sur le haut de la pile figure un vrai billet de 20 euros. Le reste n’est que contrefaçon. Mais de suffisamment bonne facture pour faire illusion.
Les policiers ont commencé par renseigner un logiciel qui recense tous les faux billets ayant circulé ou circulant dans l’Hexagone. Numéros de série, procédé de malfaçon… Les faux billets qui ont servi à payer les tablettes proviennent d’une officine démantelée en juin 2012 en région parisienne par l’office central pour la répression du faux monnayage. Un atelier clandestin qualifié d’« exceptionnel en termes de volumes et de qualité » et qui fonctionnait à plein régime depuis 2007. Plusieurs centaines de milliers de coupures de 10, 20 et 50 euros avaient été fabriquées dans un petit village de Seine-et-Marne. Un stock avait été saisi mais un grand nombre avait déjà été écoulé à travers le pays. Jusqu’en région bordelaise apparemment.
Une information judiciaire a été ouverte pour transport, détention, mise en circulation, cession de monnaie contrefaisante ou falsifiée ayant cours légal et escroqueries. Contre X, jusqu’à ce que les investigations des enquêteurs des affaires économiques et financières permettent de retrouver la trace informatique puis physique du Bordelais.
Le jeune a en effet tenté une nouvelle escroquerie. Il a de nouveau cherché à acheter une tablette en vente sur Internet. Rendez-vous a été pris pour la transaction mercredi en fin de matinée devant le lycée Montesquieu à Bordeaux. Il a été interpellé par surprise, au milieu de l’échange. Il avait sur lui 31 faux billets de 20 euros avec lesquelles il comptait payer.
En perquisition, les policiers ont retrouvé les deux tablettes achetées avec des faux billets… sous le panier du chat. Placé en garde à vue, le Bordelais, qui a enchaîné les explications fantaisistes, a été conduit hier devant le juge d’instruction en charge du dossier. Il a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.
http://www.sudouest.fr/2013/04/06/tablettes-faux-billets-1016602-2780.php
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