Les gardes à vue de
cinq personnes, soupçonnées d'avoir participé aux heurts
avec les forces de l'ordre jeudi à Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais), après la
mort d'un habitant tué par la police lors de son interpellation, ont été
levées, selon le parquet de Béthune. Les cinq jeunes hommes gardés à vue se sont
vus délivrer vendredi soir et samedi matin des convocations devant le tribunal
pour dégradations, outrages, rébellions, violences sur personnes dépositaires de
l'autorité publique, et, pour l'un d'entre eux, usage de stupéfiants. Les jeunes
hommes, qui contestent l'intégralité des faits, ont été confrontés à des
policiers, mais chacun est resté sur ses déclarations antérieures, selon le
parquet de Béthune.
Des incidents entre riverains et forces de l'ordre avaient
éclaté après la mort de Lahoucine Ait Omghar, 26 ans, soupçonné d'avoir commis
jeudi matin une tentative d'extorsion dans un hôtel proche de Cambrai (Nord) et
tué par balle lors de son interpellation alors qu'il tentait de s'en prendre à
un policier avec une paire de ciseaux. Cinq balles auraient été tirées par les
policiers présents lors de l'interpellation, mais une seule aurait causé un
impact mortel, selon les premiers résultats d'autopsie et de balistique
recueillis vendredi.
Le parquet de
Béthune a ouvert samedi matin une information judiciaire pour tentative de vol
avec arme, vol avec violences, tentative d'homicide volontaire sur les policiers
et homicide volontaire, a-t-il déclaré à l'AFP. L'IGPN (Inspection générale de
la police
nationale), la "police des polices", avait quant à elle été saisie vendredi
matin "pour effectuer une enquête parallèle sur les circonstances de
l'intervention des services de police et ce qui a amené le déclenchement des
tirs", selon le parquet. La
famille du jeune homme tué, qui a réclamé "justice" lors d'une marche blanche
vendredi, a contacté le cabinet de Me Eric Dupond-Moretti et souhaite se
constituer partie civile, a indiqué par ailleurs le parquet de Béthune.
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