Cinq personnes ont été interpellées en fin de semaine dernière à Mérignac et Bordeaux dans le cadre d'une enquête sur la fabrication et l'utilisation de faux papiers qui associe la division financière de la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) et la Police aux frontières.
Une information révélée mercredi par « Aujourd'hui en France » à partir d'une source parisienne. Celle-ci n'a pas été démentie vendredi, mais le parquet de Bordeaux s'est refusé à tout commentaire.
ADS à Bègles et Pessac
Parmi les personnes interpellées figure un Mérignacais d'une trentaine d'années connu des services de police, mais jusque-là pas en mal. Il avait été durant cinq ans adjoint de sécurité et avait exercé aux commissariats de Bègles et de Pessac où il ne s'était pas fait particulièrement remarquer.
La Direction centrale de la police aux frontières et la DIPJ ont ainsi entrepris de mettre un terme aux agissements d'un véritable réseau de fabrication de fausses cartes d'identité, faux permis de conduire, faux avis d'imposition, faux contrats de travail et faux bulletins de salaire.
Cette enquête a démarré au mois d'août 2012 après la découverte de nombreux documents falsifiés. Ces documents avaient principalement servi à ouvrir des comptes bancaires dont les titulaires utilisaient ensuite les moyens de paiement avant de se fondre dans la nature.
C'est en remontant la trace de ces documents que les policiers sont parvenus à identifier les personnes qui ont été interpellées la semaine dernière.
D'ores et déjà, le préjudice engendré par cette activité, et alors que les investigations ne sont pas terminées, se monte à plusieurs dizaines de milliers d'euros. Une partie de ces papiers était également revendue. Le faussaire présumé aurait reconnu avoir cédé une centaine de fausses cartes d'identité à 750 euros pièce.
Des vidéos sur YouTube
Pour assurer la promotion de son lucratif commerce, il avait eu recours à Internet. Les enquêteurs ont notamment découvert des vidéos postées sur YouTube par le trentenaire interpellé à Mérignac.
Elles vantaient le talent de faussaire de leur auteur et certaines avaient pour but de recruter des volontaires pour acquérir et utiliser les faux papiers proposés.
Il semble également que la compagne du principal prévenu, employée d'une compagnie d'assurance, ait procuré des identités et des coordonnées bancaires de clients de cette assurance afin de confectionner de faux documents à partir de véritables patronymes.
Ce commerce semblait particulièrement lucratif, tant par la vente des documents falsifiés, que par l'utilisation des moyens de paiement issus de comptes bancaires ouverts avec de faux papiers. C'est ce que les enquêteurs, particulièrement ceux de la division financière de la police judiciaire bordelaise, vont s'attacher à évaluer.
Il s'agit également de déterminer l'ampleur qu'avait véritablement ce réseau qui, s'il était en partie basé en Gironde, pourrait bien avoir eu des ramifications très larges.
D'où le mutisme du parquet de Bordeaux qui préfère que la suite des investigations se déroule dans la discrétion.
http://www.sudouest.fr/2013/02/09/un-reseau-de-faux-papiers-961049-3034.php
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