jeudi 21 février 2013

Albi. La vieille dame malade ruinée par sa famille d'accueil

Après deux ans d'enquête, les policiers d'Albi viennent de mettre à jour une sordide affaire d'abus de faiblesse. La victime, une retraitée née en 1936, originaire du Lot-et-Garonne, que sa sœur avait fait venir à Albi en 2005 quand elle est tombée malade. Mais son état de santé s'était tellement dégradé que sa sœur n'a pu la garder chez elle. Elle la placera un an en maison de retraite avant de chercher une famille d'accueil. Elle en trouvera une à Albi, recrutée sur petite annonce. Pendant 7 ans, un couple va donc accueillir la vieille dame handicapée. Peu à peu, ils auront une totale emprise sur elle, la coupant de sa proche famille… et s'autoproclamant gestionnaires de ses biens. Ils lui feront vendre la maison familiale de Castillonnès, lui feront souscrire des crédits à la consommation et résilier son assurance-vie. Tout cela à leur profit. Avec cet argent, ils avaient pu ouvrir un bar à tapas à Puygouzon, et avaient en projet d'en ouvrir un autre en Espagne.

Au moins 140000 euros détournés

Même s'il y a prescription pour une partie des faits d'abus de faiblesse, ce couple de Tarnais aurait détourné quelque 140 000 euros, entre 2005 et 2011. Un argent d'ailleurs mal géré puisqu'eux aussi sont aujourd'hui endettés. Quand l'affaire éclate, en 2011, la retraitée, très affaiblie, est placée sous curatelle renforcée. Elle finira ses vieux jours dans une autre famille d'accueil, aimante celle-là. Quand elle décède, en février 2012, à 76 ans, il n'y a plus un sou sur ses comptes. Pire, débitrice de 35 000 euros, elle était en surendettement.
Le couple responsable de ce pillage en règle a été convoqué ce lundi au commissariat d'Albi où ils sont restés 48 heures en garde à vue. Auditionnés par le groupe financier de la brigade de sûreté urbaine, ils ont reconnu l'ensemble des faits, expliquant avoir cédé à la facilité et n'avoir pas mesuré la vulnérabilité de la personne dont ils avaient la charge.

Trahie par sa demande d'adoption

L'épouse, Michelle S., 57 ans, semble avoir joué un rôle moteur dans le mécanisme de l'abus de faiblesse, avec le soutien actif de son compagnon âgé de 62 ans. Interdite bancaire, elle avait eu la «jugeote» de déposer les chèques (signés par la vieille dame) sur le compte de son fils.
Elle aura été aussi, bien involontairement, à l'origine de la révélation des faits, en 2011. En demandant, ni plus ni moins, à être adoptée par la personne («vieille fille», quelle aubaine !) dont elle avait la charge. Demande jugée bizarre par le tribunal qui avait diligenté une enquête. On connaît la suite. La fin s'écrira dans quelques mois devant le tribunal correctionnel d'Albi où le couple devra répondre d'abus de faiblesse.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/21/1566197-la-vieille-dame-malade-ruinee-par-sa-famille-d-accueil.html

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