«Après la peur, c'est la colère ! » Brigitte Sohier est sous le coup de l'émotion après ce qui lui est arrivé hier, vers midi, alors qu'elle s'apprêtait à aller prendre sa douche. Cette habitante d'Uzeste a pénétré dans son cellier quand une explosion a retenti. « Ça m'a pris la tête. Je suis restée figée la main sur la poignée de la porte de la cuisine. Il y avait un morceau de plastique à mes pieds ». En fait, il s'agissait du débris d'une balle à ailettes que les chasseurs utilisent pour la chasse aux sangliers. Cette munition venait de briser le double vitrage de la porte qui donne sous l'auvent, de traverser le cellier pour atterrir aux pieds de Brigitte Sohier. « Je me suis mise à hurler et je me suis réfugiée chez mes voisins. J'ai dû leur faire une de ces peurs ! Ce sont eux qui ont appelé les gendarmes. Moi, j'en étais incapable. Sur le moment, je n'ai rien compris. Il y avait juste ce bruit et cette peur. Et puis, après deux ou trois minutes de réconfort chez mes voisins, je me suis rendue compte que ma fille Manon aurait pu être là… »
Manon, 11 ans, était chez sa sœur à Capbreton. « Mais elle aurait très bien pu entrer dans le cellier à ce moment-là pour aller prendre sa douche. Avec sa fougue, elle aurait pu entrer plus vite que moi » et se retrouver sur la trajectoire de la balle. Brigitte Sohier ne veut pas y penser. Comme elle ne veut pas penser que le fils de ses voisins, âgé de 7 ans, aurait très bien pu faire du vélo dans le jardin, à proximité des pins d'où le coup de fusil est parti…
« Je les avais vus le matin, avec leur gilet et leur casquette orange. Ils étaient juste derrière les pins ». À une petite centaine de mètres de cette maison. « J'étais seule, ce dimanche. Si j'avais été touchée, j'aurai pu me vider de mon sang sans que personne ne s'en aperçoive, constate aussi Brigitte Sohier. « Ma maison, c'est un havre de paix. On y est en sécurité. Mais, l'horreur y est entrée. Le cellier, c'est la pièce centrale qui dessert la salle de bains, les toilettes, la machine à laver, le sèche-linge, le garage… »
Une fois les gendarmes prévenus, la battue aux sangliers a été rapidement neutralisée. Malgré plusieurs tentatives, nous n'avons pu joindre le responsable de la battue au téléphone. Aussitôt la chasse arrêtée, il est venu présenter ses excuses à Brigitte Sohier. « Il m'a expliqué qu'il avait donné les consignes de sécurité. Je veux bien le croire. Trois des participants sont susceptibles d'avoir tiré. Je n'ai pas voulu les rencontrer. Je leur aurai dit des bêtises. Je me réserve le droit de porter plainte. Je ne suis pas antichasse ni antichasseurs. Ils passent un permis, ils sont responsables. Je n'ai jamais eu peur et j'ai confiance. Mais celui qui a fait ça doit se rendre compte de son geste. Il y a mis en danger de la vie d'autrui et c'est un délit », ajoute cette fonctionnaire du ministère de la Justice.
Hier, l'un de ses fils a passé l'après-midi avec elle. « Et je vais faire le ménage. C'est ma solution pour me vider la tête ! »
http://www.sudouest.fr/2012/12/31/lors-d-une-battue-une-balle-traverse-son-cellier-921938-3209.php
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