Un soir de mars 2012, une bouteille incendiaire jetée par dessus le mur d'une casse auto avait détruit soixante voitures. La police vient d'identifier l'auteur.
SOIXANTE véhicules détruits, 57 000 € de dégâts, une ligne à haute tension menacée par les flammes… Dans la soirée du 22 mars 2012, un incendie particulièrement violent a touché la casse automobile Auto Pièces, route de Witry à Reims.
Le feu s'est déclaré vers 20 h 15, alors que l'entreprise avait fermé ses portes deux heures plus tôt. Parti du fond de la cour, contre le bardage donnant allée Paul-Halary, il a eu le temps de parcourir 200 m2, détruisant les 60 voitures entassées les unes contre les autres.
Une centaine de véhicules supplémentaires se trouvaient sous la menace de l'incendie, mais les pompiers ont réussi à le contenir au prix de cinq lances mises en manœuvre. Il y avait double urgence à l'éteindre car les flammes montaient dangereusement vers les câbles d'une ligne à haute tension.
Un doigt en l'air
« Toutes les voitures qui ont brûlé sont des épaves en attente de démontage », expliquait le gérant la nuit des faits. « Nous vendons les pièces récupérables, le reste est envoyé à la destruction. Vu l'endroit où ça a pris, je pense à un acte criminel. C'est juste derrière le bardage, à portée d'un cocktail Molotov qu'on balance par-dessus. En plus, il faut savoir que dès la réception d'une voiture, nous démontons la batterie ou en retirons les cosses pour éviter tout départ de feu accidentel. »
Les constatations policières ont confirmé les soupçons du gérant. C'est bien une bouteille incendiaire, lancée par-dessus le mur haut de quatre mètres, qui avait déclenché le sinistre.
A la recherche des auteurs, le « groupe spécialisé en investigations sur les bandes » de la sûreté départementale de Reims a recueilli un témoignage plutôt intéressant. Le matin des faits, quelqu'un avait vu deux gamins discuter derrière la casse auto, à l'endroit d'où fut jetée la bouteille incendiaire. Et l'un d'eux montrait du doigt le haut du bardage…
Aucune explication
Les deux jeunes ont pu être identifiés. Deux frères du voisinage alors âgés de 12 et 14 ans. A plusieurs reprises, les policiers ont demandé à leurs parents de se présenter avec eux au commissariat. Toutes les convocations sont restées sans suite.
Jeudi matin, lassés de ne rien voir venir, les enquêteurs ont fini par débarquer au domicile familial pour interpeller les deux frères. L'aîné est alors passé aux aveux en dédouanant le cadet qui n'aurait fait que l'accompagner lors du repérage.
Pourquoi a-t-il balancé par-dessus le mur une canette en verre remplie d'essence et munie d'une mèche ? La réponse se fait toujours attendre : il n'a fourni aucune explication.
Malgré son jeune âge, l'incendiaire est déjà bien connu des services de police pour de multiples affaires en tout genre. Il a été présenté au juge des enfants, mis en examen, placé sous contrôle judiciaire et envoyé loin de Reims, dans un centre éducatif fermé.
Deux mois avant l'incendie du 22 mars, le 6 janvier à 3 heures du matin, une trentaine d'épaves avaient brûlé de façon identique, dans le même coin de la cour. Sur ce coup-là, l'ado a déclaré n'y être pour rien. Les policiers n'ont pu démontrer le contraire.
Cet incendie, qui était le premier subi par la casse auto depuis son installation route de Witry il y a 25 ans, reste à élucider.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/lincendiaire-de-la-casse-automobile-navait-que-14-ans
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