Leurs victimes étaient âgées de 61 à 80 ans, uniquement des femmes choisies pour leurs cheveux blancs ou leurs pas hésitants, des personnes en tout cas considérées comme vulnérables par la justice pour deux d'entre elles.
À Château-Thierry, elles ont toutes croisé le chemin de quatre jeunes Castels, deux majeurs et deux mineurs. L'octogénaire a même été dépouillée deux fois, à dix jours d'intervalle, pas la même équipe de voleurs à l'arraché.
C'est dans la foulée du quatrième fait commis près de l'hôtel de ville de Château-Thierry que les deux majeurs ont été interpellés par les services de police. L'un des mineurs l'a été peu après, le second était en garde à vue hier.
Aucun remords
Les deux majeurs, âgés de 19 et 20 ans, ont été jugés hier devant le tribunal correctionnel selon la procédure de comparution immédiate. Ils y ont ainsi fait face à l'une de leurs victimes, la moins âgée. Face aux magistrats, cette dame de 61 ans qui continue de travailler pour gagner un peu plus de 800 euros a exprimé sa « peur que cela se reproduise ». Elle, pourtant, qui avouait « ne pas être une personne qui se sent en insécurité » mais faire toujours preuve de « compréhension » vis-à-vis de tels agissements. À la barre, cependant, elle jugeait hier qu'« il y avait quand même une limite à tout ».
De la part de l'auteur principal, elle aura en vain attendu l'amorce d'excuses. Pour la partie civile, Me Laurent Landry, c'est qu'un « monde » sépare cette victime et les prévenus : une vie de labeur depuis l'âge de 16 ans pour elle, l'argent facile pour ses voleurs.
Le procureur de la République, Jean-Baptiste Bladier, s'inquiétait d'ailleurs que les deux auteurs « ne soient pas très perturbés par ce qui leur arrive » et aient agi à partir de ce « mythe » qui veut que les personnes âgées soient forcément argentées.
Pointant leur « lâcheté », le ministère public estimait nécessaire de leur mettre « un peu de plomb dans la tête » en prononçant une peine mixte avec une part de prison ferme : 12 mois, dont 8 à 9 mois avec sursis.
Trois mois ferme
Eu égard à leur jeune âge et l'absence de condamnation en correctionnelle, leur avocat, Me Étienne Delpierre, invitait, lui, les juges à leur « accorder la chance de ne pas passer par la case prison » : « Ils ont besoin d'un accompagnement, d'une aide. Si on les envoie en prison alors que c'est la première fois qu'ils comparaissent, c'est à désespérer. »
Le tribunal les a néanmoins condamnés à 12 mois d'emprisonnement, dont 9 mois assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve pendant 18 mois, avec obligation de travail, d'indemniser les victimes et interdiction de rentrer en contact entre eux. Il n'a en revanche pas délivré de mandat de dépôt comme requis par le procureur.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/ils-depouillaient-les-dames-agees
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