Le 30 décembre de cette année-là, sa fille de 18 mois a failli mourir. Hospitalisée à Verdun puis en urgence à Nancy pour se faire opérer : elle se trouve entre la vie et la mort, victime entre autres d’une fracture du foie. Des blessures incompatibles avec une chute. Elle a forcément reçu des coups, affirment les experts. Ce jour-là, William joue à la console de jeux dans l’appartement familial. Sa concubine le laisse seul avec les deux enfants, « 15 minutes, une demi-heure tout au plus » pour aller faire une course. Lorsqu’elle revient, sa fille de 18 mois pleure. Elle crie « maman » avant de tomber dans le coma. La mère appelle les pompiers. Elle sera sauvée in extremis grâce à une ablation d’une partie de son foie…
Encore une fois, les experts sont formels : ce qu’elle a subi a eu lieu dans l’heure avant l’arrivée des secours. Mais William, bien que poussé par la présidente Garnier à avouer, n’en démord pas. « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. J’ai donné un biberon à mon fils, lui ai fait faire son rot. Puis j’ai rangé le placard de l’entrée. » Il mettra plus d’une minute à ouvrir à sa concubine qui tambourine à la porte, effrayée par les pleurs de son enfant.
Famille suivie par les services sociaux
La famille était pourtant suivie de près par les services sociaux. « Il y avait eu plusieurs signalements de maltraitance », plaide Me Béatrice Creton pour la partie civile.Deuxième dossier. Des faits qui se sont passés six mois auparavant, en juin. Cette fois sur le fils du prévenu, âgé de 6 semaines à l’époque. Classé sans suite d’abord : l’enquête a été rouverte par le parquet de Verdun. Ce jour-là, William Robertin explique avoir donné son bain à son fils. « Il m’a glissé des mains et est venu percuter le rebord de la baignoire. » Un accident domestique. Quand la maman s’en rend compte elle insulte le papa, et se prend un coup-de-poing. Le bébé a un hématome sur la joue mais personne ne prend le soin d’appeler les urgences. C’est lors d’une visite d’un membre de la famille à l’hôpital, deux jours plus tard, qu’une infirmière remarque la blessure. En fait, le petit souffre d’un hématome sous-dural. Un mot qui claque dans la tête de la substitut du procureur, Emily Bandel, qui a su démontrer hier au tribunal que c’était bien la preuve que le bébé avait été secoué. « Je vous étale ma science mais j’ai suivi une formation sur le sujet avec des grands spécialistes. Un tel hématome n’est pas compatible avec une simple chute ». Elle requiert trois ans ferme avec mandat de dépôt dans les deux dossiers.
La défense aura bien essayé de plaider la relaxe, « car il subsiste un doute ». Les antécédents de violence du prévenu, les nombreux témoignages appuyant des comportements autoritaires n’ont pas plaidé en sa faveur.
William Robertin a écopé de 4 ans ferme pour les violences sur son fils, cinq ans pour celles commises sur sa fille. Il a été incarcéré ce vendredi soir. Il ne pourra plus exercer son autorité parentale pendant cinq ans. « Mais vos vrais juges, ce sera vos enfants, plus tard », lui a lancé Emily Bandel. Des enfants qui sont aujourd’hui placés dans une famille d’accueil.
http://www.estrepublicain.fr/justice/2013/01/18/coups-sur-ses-bebes-9-ans-de-prison
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