« J'ai fait ce que je sais faire… j'ai un peu ça dans le sang… » Voilà comment Nicolas Moinat a justifié, hier, son expédition du 31 octobre dernier, dans un domicile où il a dérobé de nombreux objets dont un imposant matériel de plongée, une voiture et un chéquier. Interpellé vendredi à Soissons alors qu'il s'était trompé d'appartement, croyant s'introduire chez son amie, il a été jugé, hier, en comparution immédiate. Sa franchise pourrait être désarmante. Elle n'a pas empêché les juges de lui infliger une peine d'un an de prison ferme, deux autres années étant assorties d'un sursis mise à l'épreuve.
Le magistrat du parquet a été intraitable dans ses réquisitions : le procureur de la République souhaitait voir le prévenu subir une peine de trois ans de prison avec mandat de dépôt. « Ou est-ce que vous vous croyez ? », avait demandé Jean-Baptiste Bladier, évoquant les efforts de la justice lui ayant consenti encore du sursis mise à l'épreuve à la douzième condamnation. « Lorsque vous n'êtes pas en taule, vous volez ! », s'écriait-il dans un langage inhabituel de sa part, sortant de ses gonds.
Voiture brûlée
Ce garçon de 27 ans, condamné pour la première fois à 17 ans, a eu beau expliquer, avec une élocution remarquable, qu'il n'avait commis ce larcin que parce qu'il était « à la rue » et n'avait pas à manger. Ajoutant qu'il avait renoncé à vendre les objets mais s'était rhabillé en utilisant les chèques. Il a provoqué plus de sourires et de stupéfaction que d'empathie.
Il a encore précisé qu'il avait brûlé le véhicule volé, le 15 novembre dernier, pour éviter d'impliquer des personnes qu'il aurait transportées et dont l'ADN aurait été retrouvé. Là aussi, il a évoqué son savoir-faire, expliquant avoir pris les précautions nécessaires pour éviter toute propagation, « on apprend des choses en prison ». Il alla même jusqu'à évoquer son enfance, brossant un tableau à la Zola : la perte de sa mère et la vie avec son père « qui m'insupportait »… Le procureur, lui, a évoqué le désarroi du propriétaire du véhicule réduit en un tas de cendres.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/il-vole-depuis-dix-ans-un-an-ferme
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