samedi 3 novembre 2012

Entretien disciplinaire pour un salarié d’Ikea trop bavard sur internet

« Cela fait partie d’une stratégie pour m’affaiblir, mais ils n’ont pas vraiment de fautes à me reprocher » disait hier Robert Kubicki, élu CGT, secrétaire du CE d’Ikéa Saint-Etienne, à l’issue d’un entretien disciplinaire avec la responsable des ressources humaines et le responsable administratif (la structure n’a pas de directeur pour l’instant, N.D.L.R.).
L’entretien aura duré 2 h 40 ! Rarissime dans un tel cas de figure. Selon le salarié « aucune sanction » n’a été évoquée. Il recevra « un courrier d’ici peu ».
Alors de quoi a-t-on bien pu parler durant 2 h 40 ? Bien évidemment d’un certain nombre de griefs, d’un faisceau de griefs si l’on en croit Robert Kubicki.
« Depuis des années, je suis l’homme à abattre, je subis un harcèlement moral prenant diverses formes, l’objectif étant de me mettre au pas. Je n’adhère pas à leur gestion des hommes et des femmes de l’entreprise, alors il faut m’écarter ». Le salarié évoque plusieurs points abordés lors de l’entretien. Et d’abord un blog qu’il alimente (voir ci-contre) régulièrement sur internet. Certes le blog ne fait pas dans la dentelle, mais pour le délégué, « il faut que tout le monde sache ce que je vis. Ils ont le droit de savoir ».
En juillet dernier, la direction lui a demandé de stopper cette prose. Le bloggeur a refusé.
Autre question évoquée, celle des tâches qui ne « correspondraient pas à son travail ». « Je suis cariste », dit Robert, « mais je devrais accepter de travailler sur d’autres postes. Alors on me met en difficulté avec des surcharges de travail. Mon évolution de carrière est bien entendu bloquée. On me reproche encore ma tenue de travail, mon droit de retrait ».
Robert Kubicki a fait valoir ce « droit de retrait » à cause d’un système informatique embarqué défaillant. « II faut le rallumer à longueur de journée. Ça génère beaucoup de stress et il y a un réel danger pour les conducteurs. C’est pour cela que j’ai fait valoir ce droit ».
Au chapitre des sources de contentieux, M. Kubicki ajoute un recyclage qu’il a refusé. « C’est un formateur maison qui doit l’assurer, que je ne reconnais pas. J’ai dit non. Alors on m’a dit : ‘‘Vous ferez tout à pied !’’ »
Nous avons contacté la direction du groupe Ikea, qui a répondu qu’elle ne ferait « aucun commentaire sur ce sujet ».
 

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