jeudi 4 octobre 2012

Meurtre d'Alexandre Junca à Pau : toutes les pistes sont explorées

Les sites Internet de France Télévisions (France TV Info) et du journal « Le Parisien » ont tour à tour évoqué, ces derniers jours, « la piste d'un rite vaudou » sur laquelle travailleraient les enquêteurs de la police judiciaire lancés à la recherche du meurtrier d'Alexandre Junca.
Il ne s'agit pas d'un nouvel axe d'enquête pour les limiers de la police judiciaire. Dès le début, confrontés à « un crime d'une violence atypique », pour reprendre les mots du procureur de la République, Jean-Christophe Muller, les policiers ont ratissé large. À ce jour, il reste près d'une demi-douzaine de pistes explorées, dont celle d'un rite sacrificiel, qu'un proche de l'enquête préfère appeler « chamanisme ». Selon nos informations, un expert aurait soulevé cette thèse sur la base de plusieurs éléments : le mode de démembrement du corps de l'adolescent et la position des ossements.

En octobre 2011, les restes du jeune Palois de 13 ans et demi, disparu dans la soirée du 4 juin 2011, avaient été retrouvés sous les gravats d'une digue en construction, rue Amédée-Roussille, en bordure du gave, à Pau.
Une hypothèse parmi d'autres
C'est donc à partir de cette hypothèse que la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) a été contactée par la PJ le mois dernier. Ce que confirme une représentante de cet organisme : « On nous a demandé si un signalement lié à des dérives vaudoues a été effectué », relate une porte-parole de la Miviludes. « Aucun signalement en France jusqu'à ce jour n'a été fait », poursuit-elle, en prenant soin de préciser que la Miviludes ne s'intéresse pas « aux croyances et doctrines qui ne sont pas forcément sectaires », mais s'attache à repérer les formes d'emprise qu'elles peuvent revêtir, et particulièrement la « sujétion psychologique ».
Pour autant, selon plusieurs sources contactées hier, la piste d'un crime sacrificiel « n'est pas la plus sérieuse ». « Il n'y a pas eu dans le Béarn, ni en France, ni d'ailleurs en Europe, de sacrifices humains », explique un proche du dossier. Pour fermer toutes les portes, d'après nos informations, des policiers auraient même enquêté sur des Palois originaires de pays africains dans lesquels le chamanisme serait encore pratiqué. En vain. Dans le même souci de ne rien négliger, des universitaires spécialistes du chamanisme ont aussi été sollicités.
« En l'absence d'éléments objectifs, cette piste est tirée par les cheveux », conclut aujourd'hui une source, tandis qu'une autre concède qu'elle « est quasiment clôturée ».
Cerner un profil
En attendant, les enquêteurs sont toujours à la recherche du profil de l'assassin d'Alexandre. Un malade mental ? Un prédateur sexuel ? Un marginal ? Aucun de ces profils ne peut être écarté en l'absence de la découverte d'une scène de crime que les enquêteurs comptent toujours trouver.
Comme en témoignent les perquisitions qui ont eu lieu le mois dernier dans des entrepôts désaffectés proches de la rue Amédée-Roussille. Toujours dans l'optique de dénicher un élément nouveau, quelques adolescents ont aussi été réinterrogés cet été par des policiers de l'Office central pour la répression des violences aux personnes. Aux côtés des policiers des PJ de Pau, Bayonne et Bordeaux, ils sont une dizaine à tenter de résoudre une enquête qui n'avance pas. Ou si peu.

http://www.sudouest.fr/2012/10/03/les-pistes-explorees-838357-4344.php

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