Alors qu'il était incarcéré, un Rémois de 18 ans a cru savoir qu'un de ses amis en avait profité pour coucher avec sa copine. Il s'est vengé en l'attirant dans un traquenard. Trois heures de cauchemar.
Déjà condamné à deux reprises pour des violences, et actuellement mis en examen pour un coup de feu tiré en l'air lors d'une rixe, Maxime Pale, 18 ans, n'a pas l'air commode. Sa petite amie, mieux vaut éviter de la courtiser. Un Rémois de 17 ans vient de l'apprendre à ses dépens.
Maxime a fait un mois de détention provisoire dans l'affaire du coup de feu. D'après lui, l'ado en aurait profité pour « coucher » avec sa copine. « J'ai décidé de lui régler son compte. » Liberé sous contrôle judiciaire, il prévient le rival, par SMS, que ça va chauffer. « Je lui ai dit qu'on se reverrait. Il savait que j'allais le taper. »
Un nouveau message envoyé le 18 septembre se fait plus pressant : « Tu vas sauter dans très peu de temps. »
Invité surprise
Samedi dernier, vers 4 heures du matin, un certain S., 17 ans, connaissance du jeune homme, l'appelle pour lui proposer de venir « boire un verre » chez lui, avenue d'Epernay, pendant l'absence des parents. Invitation acceptée.
Un copain l'accompagne jusqu'à l'immeuble, mais repart après avoir convenu d'être averti par SMS quand il le rejoindra.
« Mon ami m'a laissé chez S. vers 4 h 30 », témoigne la victime. « J'ai discuté et bu deux verres de vodka. A 6 h 13, j'ai envoyé un message à mon copain pour lui dire que j'allais partir. S. m'a alors demandé mon portable. Je lui ai passé. Il a envoyé un message sans me dire à qui. J'ai voulu récupérer le portable mais il a refusé. Ça a sonné à l'interphone. J'ai demandé qui c'était. Il n'a pas voulu me répondre. Il a ouvert. C'était Maxime Pal. Tous les deux se sont approchés de moi et m'ont dit : « Tu as vu ? On t'a baisé ! »
Couteau sous la gorge
Le calvaire commence. « Maxime m'a mis trois claques au visage. Je me suis levé du canapé. Il m'a fait une balayette. Je suis tombé. Ils m'ont frappé tous les deux. J'ai reçu une dizaine de coups de pied et de coups de poing. Ensuite, ils m'ont mis sur une chaise. Ils buvaient dans le canapé, devant moi, et se levaient régulièrement pour me frapper. Sous la violence des coups, je tombais parfois de la chaise. Il me remettait dessus et ça recommençait. »
Terrorisé, l'ado n'ose se rebeller ou tenter de s'enfuir. « La porte était fermée. S. avait retiré les clefs. » Pendant ce temps-là, le copain ne s'inquiète pas de ne pas le voir revenir. Les agresseurs ont envoyé depuis son portable un SMS bidon : « Je viens de partir. J'ai rencontré une meuf. Je vais dormir chez elle. »
Aux violences, ils ajoutent l'humiliation en photographiant leur victime. Il ne manquait plus que les menaces de mort. « S. a pris un couteau de cuisine. Il l'a mis sous ma gorge en me disant : « Si tu nous balances, on te découpe et on t'enterre. »
Finalement, l'ado est autorisé à quitter l'appartement vers 9 heures, sans son iphone ni sa chaîne de cou (qui ne seront pas retrouvés). Les urgences le voient arriver dans un triste état : nez fracturé, dents cassées, hématomes à la tête, contusions dorsales…
Malgré les menaces, il dépose plainte. Retrouvés par la sûreté départementale de Reims, S. a été remis en liberté sous contrôle judiciaire tandis que Maxime Pal, jugé en comparution immédiate, a pris deux ans de prison, dont un ferme avec placement en détention.
Ses ennuis ne sont peut-être pas terminés. Informé de ses nouvelles frasques, le magistrat instruisant l'affaire du coup de feu pourrait être tenté de révoquer son contrôle judiciaire.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/maxime-tend-un-piege-a-son-rival-pour-le-sequestrer-et-le-tabasser
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