mardi 30 octobre 2012

Gujan-Mestras (33): elle accouche seule chez elle en attendant les secours

Ce sont des choses qui arrivent. Des fois, elles virent à la tragédie, mais pas là. Mardi 16 octobre, Carole Darrigade a accouché chez elle, à Gujan-Mestras, sous le seul regard de son concubin, en une petite demi-heure. Kahenza, 2,890 kg, 48 centimètres, est née dans sa maison, et les premières mains qui l'ont touchée, les premiers yeux qui l'ont vue, sont ceux de sa maman.
Ce jour-là, Carole et Maxime déjeunent et fêtent l'anniversaire de ce dernier. Après le gâteau, Carole va s'allonger. Elle est fatiguée. Certes, le terme est prévu le 3 novembre mais, rien à faire, elle est sûre d'accoucher avant, elle est même presque sûre qu'elle accouchera ici, chez elle. Oui, souvent, il se passe des choses bizarres dans la tête des femmes enceintes. « J'avais un pressentiment. » Une prémonition renforcée par le fait que son col était déjà ouvert.

« C'est le bon moment »
Elle est allongée, et elle a vraiment envie d'accoucher. Elle parle à son ventre et elle parle à sa fille : « C'est le bon moment, c'est le jour de l'anniversaire de ton père, allez, on t'attend ! » Sa fille est déjà obéissante : « Cinq minutes après, j'ai ressenti comme un éclatement dans mon ventre. J'avais perdu le bouchon muqueux. » Elle file aux toilettes.
La voilà entièrement submergée par la douleur, engloutie par des souffrances que seules les femmes enceintes connaissent. « Maxime était un peu paniqué. Je lui ai dit que je ne pouvais pas aller à l'hôpital, qu'on ne pouvait plus reculer. Qu'il devait remplir la baignoire pour que j'accouche dans l'eau. »
Il y a six ans, Carole avait accouché de Kylian dans l'eau, à l'hôpital. Et elle voulait recommencer. « L'arrivée est plus douce. Du liquide amniotique à l'eau, puis à l'air. » Carole a beaucoup réfléchi. « Un accouchement n'est pas anodin, ça se prépare. Il y a une histoire derrière. Il faut le ressentir. L'enfant ne doit pas naître dans le stress. »
Et la péridurale ? « Pas de péridurale. Le cerveau agit sur le corps. » À ce point ? « Oui. Enfin, s'il avait fallu, je l'aurais prise, hein ! »
Dans cette maison que l'arrière-grand-père de Carole a construite, la baignoire se remplit pour rien : « Je me suis levée, et la poche des eaux s'est rompue. Avec ma main, j'ai senti la tête. Maxime avait appelé les pompiers. J'ai poussé et la tête est sortie. J'ai poussé une seconde fois, et le bébé est entièrement sorti. J'ai accouché debout. J'ai pris le bébé. Elle avait les yeux fermés et elle ne criait pas. Je me suis à peine inquiétée parce que le cri est vite venu. J'ai relevé mon haut et je l'ai mise contre moi. Maxime m'a apporté une couverture et je me suis allongée avec ma fille. J'étais bien, euphorique, heureuse, j'aurais pu rester une heure avec mon bébé dans mes bras. »
Mais il a fallu partir à l'hôpital avec le Samu. Il y a toujours un moment où la société finit par s'en mêler : la délivrance, soit l'expulsion du placenta, qui marque la naissance sur le plan administratif, a eu lieu dans la maternité de La Teste-de-Buch. « J'ai dit non, et j'ai eu gain de cause. » Le lendemain, c'est donc à l'état-civil de Gujan-Mestras que son concubin a inscrit Kahenza.
Ainsi, ce sont des choses qui arrivent. Et des fois, c'est si beau et si émouvant et si parfait, qu'une maman veut le dire à la terre entière

http://www.sudouest.fr/2012/10/29/nee-a-la-maison-863972-2780.php

1 commentaire:

ImmoPro a dit…

Une belle histoire qui se termine bien :) ça change ! Merci pour le partage