Elle s'en tire avec un traumatisme crânien et une fracture au nez, mais son entourage peine à croire que les blessures dont elle fait l'objet sont seulement physiques. Vendredi après-midi, Manon (1), 16 ans, élève en classe de première au lycée professionnel Jean-Capelle de Bergerac, a été sauvagement agressée à la sortie des cours par un jeune homme extérieur à l'établissement à qui elle avait calmement refusé de donner son prénom et son âge, dix minutes plus tôt.
Elle a perdu connaissance
La victime, qui passe pour être une élève sérieuse et une interne sans histoires, se trouvait avec trois garçons et une fille de son âge sur le terrain de basket voisin du lycée quand un jeune inconnu l'a subitement abordée pour lui faire des avances. « "Et comment tu t'appelles ? Et c'est quoi, ton âge ?" Le jeune homme qui s'en est pris à mon enfant l'avait apostrophée auparavant de manière franchement très lourde, explique la mère de Manon. Pour toute réponse, ma fille lui a dit que tout ça ne le regardait pas. »
Le jeune homme, vexé, n'a pas insisté et a passé son chemin, avant de revenir dix minutes plus tard, accompagné d'un copain. Il s'est alors jeté sur Manon, qu'il a frappée à plusieurs reprises au visage, et a dissuadé ses camarades de lui porter secours en brandissant un couteau dans leur direction. « Les amis de ma fille ont assisté au drame sans pouvoir bouger, ni même savoir quoi faire, raconte la mère de la victime. Ils étaient en état de choc, on peut comprendre qu'ils n'aient pas réagi en voyant Manon en si mauvaise posture. »
Sous les coups de son agresseur, Manon est tombée au sol et a perdu connaissance. Impossible pour elle de dire avec exactitude ce que lui a fait subir l'auteur des violences, ni même ce à quoi il pouvait bien ressembler. « Elle ne se souvient absolument plus de rien », confie sa mère, qui se retient, pour l'heure, de lui poser trop de questions après la « nuit affreuse » qu'elle a passée à l'hôpital et l'audition qui y a fait suite au commissariat.
L'agresseur de Manon et son acolyte - qui n'a pas porté de coups contre elle, mais ne lui a pas non plus porté assistance alors qu'elle était en danger - ont eu le temps de prendre la fuite, avant que les amis de la victime n'aient le réflexe de leur courir après.
Les parents sont choqués
La menace du couteau évanouie, les lycéens se sont organisés pour transporter leur camarade jusque dans l'enceinte du lycée, où les pompiers ont été prévenus. Les parents de Manon, qui habitent Boulazac, se sont aussitôt rendus à l'hôpital de Bergerac pour y retrouver leur fille, placée en observation pour la nuit. « Cela nous a fait un choc de voir notre fille avec le nez cassé, alitée au service des urgences, poursuit sa mère. On n'imagine pas que son enfant puisse être agressé de la sorte à la sortie d'un lycée comme celui de Jean-Capelle. »
Encore sous le coup de l'émotion, le père de Manon ne tiendrait pas vraiment à ce que sa fille retourne au lycée Jean-Capelle après les vacances de la Toussaint. Mais Manon, qui prétend aujourd'hui « aller bien », ne partage pas forcément son avis. « On va lui laisser le temps de récupérer un peu pendant les vacances, et nous verrons ce qu'il en est après, temporise sa mère. Ma fille aimerait poursuivre sa scolarité au lycée Jean-Capelle, où elle a déjà toutes ses habitudes, mais il faut attendre de voir si elle s'y sentira bien de nouveau. » Hier soir, l'agresseur de Manon était toujours recherché par les services de police.
(1) Le prénom a été changé pour préserver l'anonymat de la victime
http://www.sudouest.fr/2012/10/28/agressee-pres-de-son-lycee-863574-1733.php
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