Trois ans de prison dont 18 mois avec sursis, annulation du permis de conduire et interdiction de le repasser avant 18 mois. Tel est le prix que devra payer Hassen Ayari pour avoir provoqué la mort accidentelle d’Ashley Chajadine, 18 ans, le 18 février sur le périphérique à Bron. Hassen Ayari détenu depuis le drame, est donc retourné hier en prison. Une bien maigre consolation pour une mère et neuf frères et sœurs : « Il nous a détruits et nous, on a perdu Ashley pour toujours ». Elle a du mal à retenir ses sanglots, à contenir sa douleur, cette mère qui veut rester digne : « Ce n’était pas tous les jours facile avec Ashley qui vivait depuis quelque temps dans un foyer lyonnais mais c’était ma fille. » Et cette nuit-là dans la Clio qui roulait sur le périphérique en direction du sud, la jeune fille chantait sur la banquette arrière. Karim, assis à côté du conducteur, absent hier à l’audience, s’en est souvenu. Comme il s’est souvenu qu’il s’est accroché de toutes ses forces quand la Clio a fait des tonneaux dans le virage dit de « la femme morte ». Mais Karim et Hassen Ayari avaient attaché leur ceinture de sécurité. Ashley non.
Quand il l’a vue inerte sur la chaussée, une partie du corps encore à l’intérieur de la voiture, quand il a vu son joli visage ensanglanté, Hassen Ayari, 29 ans, a compris qu’il n’aurait jamais dû prendre le volant. Cinq-six verres de vodka-whisky, ça ne pardonne pas quand le pied est un peu lourd sur le champignon.
La petite bande sortait d’une boîte de nuit lyonnaise. Deux autres copines montent dans la Clio. L’une d’elles, sobre, conduit jusqu’à la Doua, chez elle. Elle demande à Hassen s’il se sent de ramener tout le monde. Ben, avec 1,52 g d’alcool dans le sang et un peu de cannabis, Hassen, ça ne lui pose pas de problème. Ah, il a oublié aussi que sa Clio n’était plus assurée. Et qu’il n’était pas un modèle au volant. La mémoire vous joue des tours, des fois…
Hier, la procureur a rappelé à Ayari son pedigree : quatre mois de prison ferme pour blessures dans un accident de la route, trois condamnations pour refus d’obtempérer, deux pour conduite sans permis sans compter les violences conjugales et une lourde peine pour trafic de stupéfiants. « Vous n’êtes pas un primo-délinquant de la route. La justice vous a averti à plusieurs reprises, vous ne pouviez pas dire que vous ne saviez pas ». La tête baissée, Ayari ne peut que s’excuser auprès de la famille. Pas un mot pour Ashley, morte par sa faute à 18 ans. Faut dire qu’il la connaissait à peine.
La jeune fille aurait dû monter dans une autre voiture, une C3, mais le conducteur était indisponible. Ayari, lui, n’était « que fatigué ».
http://www.leprogres.fr/rhone/2012/09/25/bron-le-virage-de-la-femme-morte-fatal-a-ashley-18-ans
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