dimanche 26 août 2012

Agen : de la prison ferme pour une conduite en état d'ivresse

C'était dimanche dernier. Rachid Douiri, 42 ans, d'origine marocaine et vivant à Agen, a été contrôlé par les gendarmes à hauteur d'Antagnac. Il était 11 heures du matin, l'homme présentait un taux d'alcoolémie de 1,20 g / l de sang.
Lors de sa comparution immédiate, hier matin, il a raconté avoir passé une soirée festive et alcoolisée à Biscarrosse avec des amis, samedi soir. À une heure du matin, il se couche dans sa voiture, mais à 6 h 30, l'ami agenais qui l'accompagnait le réveille pour rentrer. Ce dernier conduit, mais comme il zigzague, Rachid Douiri reprend le volant.

Lors du contrôle de gendarmerie, le conducteur donne le nom de son frère, Ali Douiri, son cadet de trois ans. Convoqué lundi dernier à la gendarmerie d'Agen, l'homme ne se présente pas, déclenchant une enquête de gendarmerie. L'épouse du frère finit par informer les forces de l'ordre de l'usurpation d'identité.
Bien connu des services de gendarmerie et du parquet, Rachid Douiri a déjà été condamné à huit reprises dont quatre pour conduite en état d'ivresse. Sa première condamnation avait aussi eu lieu pour blessures involontaires liées à la conduite sous empire alcoolique. Chaque fois, son permis avait été annulé. Les deux dernières condamnations de ce dernier remontent au 3 janvier et au 4 mai dernier pour conduite en état d'ivresse et pour menaces et appels téléphoniques malveillant.
Permis de conduire annulé
Sans surprise, le réquisitoire de la vice-procureur, Violaine Jardel, a été sans concession. « La lutte contre l'insécurité routière est une priorité du parquet, a-t-elle débuté. Cette année, 39 personnes sont décédées sur les routes du Lot-et-Garonne. Chaque fois, les principaux facteurs étaient la vitesse et l'alcool. »
Reprochant à Rachid Douiri de se présenter en tant que victime « de tout », de son alcoolisme, des services sociaux qui n'ont pu lui trouver de solution adéquate et enfin des agents de tutelle qui ont eu la charge de le protéger, la vice-procureur a fortement regretté que l'homme ne se soit jamais remis en cause. La vice-procureur a requis une condamnation de huit mois de prison ferme et un mandat de dépôt à son encontre.
Le conseil de Rachid Douiri, Me Bruneau, a plaidé la défaillance du système. « Son propre frère avait déclaré qu'il fallait faire quelque chose avant qu'un drame ne se produise, or ce n'est pas à la famille de décider du placement en cure de désintoxication, a-t-il expliqué. C'est à la justice d'en prendre la décision. Il faut souhaiter pour la société que Rachid soit hospitalisé et non emprisonné. »
Le juge Colette Lajoie a finalement tranché pour une peine de 4 mois de prison ferme, espérant ainsi provoquer une prise de conscience chez Rachid Douiri. En outre, son permis a été annulé, avec interdiction de le repasser durant 8 mois. Elle a également prononcé une peine de 15 jours de prison ferme pour l'usurpation d'identité du frère, déposé un mandat de dépôt à son encontre et prononcé l'obligation de se faire soigner à sa sortie de prison.
http://www.sudouest.fr/2012/08/25/de-la-prison-ferme-pour-une-conduite-en-etat-d-ivresse-803454-3603.php

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