vendredi 27 juillet 2012

Pessac (33) : un mari trompé met le feu à son rival, athlète de haut niveau

Il a fallu plus de cinq heures dans la nuit de lundi à mardi au juge d'instruction en charge de l'affaire pour reconstituer, dans le moindre détail, ce qui s'est passé le soir du 17 septembre 2011, rue Guittard, à Pessac. El Hassan El Ouakkali, 37 ans, en détention provisoire depuis les faits au centre pénitentiaire de Gradignan, a dû refaire les terribles gestes qui auraient pu conduire à la mort de Bertrand Valcin, un athlète de haut niveau, figure du décathlon français, soupçonné d'avoir eu une liaison avec son épouse Loubna, ancienne championne de marche.
El Hassan El Ouakkali avait reçu les confidences de son épouse et voulait absolument rencontrer son rival pour avoir une explication. Alors, il a profité de la présence de Bertrand Valcin au Décastar de Talence, ce week-end de septembre, pour lui téléphoner. Le champion a d'abord refusé de se rendre à Pessac. Puis il a reçu un SMS le samedi soir et a finalement accepté « l'invitation ». Ses amis, Jean-Yves Cochand, entraîneur national, et le décathlonien Romain Barras ont tenté de l'en dissuader. En vain. Ils l'ont néanmoins accompagné et ont attendu dans la voiture, à l'extérieur.

Il est un peu plus de 21 heures, le 17 septembre 2011, quand Bertrand Valcin franchit le portail, à l'arrière du domicile de la famille El Ouakkali. Les enfants, très jeunes, sont à l'étage. El Hassan El Ouakkali est dans le jardin. Il fait asseoir son rival et appelle son épouse.
Le mari veut comprendre pourquoi il a été trompé. Quelques mots sont échangés mais, très vite, El Hassan El Ouakkali s'énerve et, se sentant humilié, se lève et frappe Loubna avant d'asséner un coup de poing à Bertrand Valcin qui tombe au sol. C'est alors que le mari, furieux, saisit un bidon qui se trouve à proximité et asperge de l'essence en direction de sa femme et de l'athlète. Il craque une allumette. Le feu prend sur des objets au sol et se propage sur Loubna et sur Bertrand Valcin. El Hassan tente d'étouffer les flammes sur les vêtements de son épouse, grièvement brûlée en plusieurs endroits. Bertrand Valcin est une torche vivante, brûlé au 3e degré sur près de la moitié du corps, il sort dans la rue sous les yeux de Jean-Yves Cochand et de Romain Barras qui ont entendu des cris.
L'agresseur, toujours menaçant, est à ses trousses et brandit deux couteaux. Il sera interpellé par la police quelques minutes plus tard.
Le courage des victimes
Lundi soir, les victimes ont eu le courage de tenir leur rôle lors de la reconstitution judiciaire qui s'est déroulée sous la direction de la juge d'instruction, en présence de la vice-procureur Sophie L'Angevin. Bertrand Valcin, assisté de ses avocats Mes Benoît Ducos-Ader et Audrey Teani et Loubna El Ouakkali, défendue par Mes Daoud et Boutron-Marmion, du barreau de Paris, ont fait preuve d'une grande force de caractère. Témoins, médecin légiste, expert en incendie étaient également présents aux côtés des policiers de la brigade des violences de la Sûreté départementale ayant mené les investigations sur cette enquête.
El Hassan El Ouakkali aurait tendu un guet-apens simplement pour « faire peur » à son rival. Il l'aurait aspergé au cours de la bousculade. Ses avocats, Mes Maud Secheresse, Janaïna Leymarie, Alain Garray et Jean-Marc Florand vont devoir démontrer qu'il n'y a pas eu préméditation.
Le suspect, qui bénéficie toujours de la présomption d'innocence, est mis en examen pour tentative d'assassinat. Il est passible de la cour d'assises.

http://www.sudouest.fr/2012/07/26/il-met-le-feu-a-son-rival-779502-3034.php

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