lundi 23 juillet 2012

Foix. Un dépôt de plainte qui tourne à la menace de mort

A.Z., 35 ans, ancien chercheur à Minsk, comparaît à la barre du tribunal pour outrage à personne dépositaire de l'autorité publique ainsi que conduite en état d'alcoolémie (0,80 mg) alors que son permis était déjà suspendu.
Le matin du 18 mai dernier, de retour du travail, A.Z. constate la disparition de sa carte bleue et va porter plainte. Il se rend tout d'abord à la brigade de gendarmerie de La Bastide-de-Sérou (proche de chez lui), où on le prie de s'adresser au commissariat de Foix. Parvenu sur les lieux de la préfecture en auto-stop, il se voit une fois de plus débouté par les policiers, qui l'envoyent à la brigade de gendarmerie de Foix, laquelle n'est plus habilitée à recevoir des plaintes…

«Je vais vous faire exécuter !»

Revenu à La Bastide pour, une fois encore, il se fait éconduire par la maréchaussée. Il décide de revenir à Foix, à bord cette fois-ci de son propre véhicule, non sans s'être, entre-temps, réconforté avec un petit verre.
Il insulte alors copieusement et menaçe deux gendarmes fuxéens : «On se reverra, je vais vous faire exécuter ! Celui qui m'a fait pleurer paiera chaque larme…». L'homme se fait passer pour un ancien officier russe qui a sans doute de contacts avec la fameuse Mafia.
À la barre, A.Z. s'explique et fait amende honorable : «Cela faisait trois fois que je répétais la même chose, j'ai essayé de rester correct, mais je me suis énervé… Mes paroles ont dépassé ma pensée, je n'ai rien à voir avec la Russie».

«Son comportement reste inexcusable»

Le procureur enchaînera après que la partie civile (les deux gendarmes) aura réclamé deux fois 1 000 euros de dommages et intérêts : «On peut comprendre que, baladé d'un service à l'autre (aucun n'étant habilité à recevoir sa plainte), A.Z. se soit énervé. Mais son comportement reste inexcusable». Et de requérir quatre mois assortis d'une mise à l'épreuve, obligation d'indemniser la partie civile et trois mois de suspension de permis.
La défense (Me Delrieu) appuiera sur «le contexte particulier», tentant de minimiser le comportement de son client, lequel «a absolument besoin de son permis pour travailler».
Délibéré : quatre mois assortis d'une mise à l'épreuve de dix-huit mois ; obligation de soins et d'indemniser les victimes (deux fois 300 euros).

http://www.ladepeche.fr/article/2012/07/23/1405318-un-depot-de-plainte-qui-tourne-a-la-menace-de-mort.html

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