Les faits se sont déroulés le 19 juillet à Rethel. Quatre individus, deux mineurs et deux majeurs, se sont rendus au domicile d'un homme pour « lui demander des explications sur une affaire de stupéfiants ». C'est ce qu'ont déclaré hier après-midi, les majeurs à la barre du tribunal correctionnel de Charleville-Mézières.
Arrivés devant la maison, trouvant porte close, les quatre individus ont entrepris de la défoncer la porte à coups de pied. « Dès qu'ils sont rentrés, ils se sont mis à me frapper » a déclaré la victime qui a été blessée au visage et à la jambe gauche. Le médecin lui a délivré trois jours d'ITT.
La victime, également connue des services de police pour trafic de drogue, a porté plainte. Comme il avait reconnu ses agresseurs, ils ont été rapidement interpellés et placés en garde à vue.
Hier, les deux mineurs ont été présentés devant le juge des enfants qui les a mis en examen.
Les majeurs Kévin H., et Maxime P., tous les deux âgés de 20 ans, ont été présentés devant le tribunal correctionnel en procédure de comparution immédiate pour violence commise en réunion, violation de domicile à l'aide de menaces en réunion.
Le passé judiciaire des deux prévenus n'a pas joué en leur faveur. Déjà condamné plusieurs fois par le tribunal pour enfants pour des faits de stupéfiants, l'un d'eux avait même été jugé, il y a quelques mois, après avoir été interpellé en possession de 770 grammes d'héroïne.
Mandat de dépôt à l'audience
Les prévenus ont confié aux magistrats qu'ils voulaient avoir des explications car la victime avait proposé aux deux mineurs de leur vendre de la drogue. « Les choses ont mal tourné. On n'avait pas envie d'arriver jusque-là. On n'a rien contrôlé » a lancé l'un des jeunes hommes en réponse à la question de la présidente Jennyfer Picoury. « Quand on est grand on assume comme un grand. C'est inadmissible ce qui s'est passé. Vous n'êtes ni policier ni gendarme, vous ne devez pas faire justice vous-mêmes » a rétorqué la juge.
La substitut du procureur a enfoncé le clou dans son réquisitoire : « Ce sont des faits qui ont été réalisés en réunion. Ils ont mené une expédition punitive. C'est un guet-apens. En plus, ils ont été avertis plusieurs fois ! »
Me Patrick Manil qui assurait la défense a été choqué par le réquisitoire au cours duquel le parquet a réclamé un mandat de dépôt pour l'un de ses clients. « On n'est pas dans le monde des bisounours. Ils n'ont pas eu la chance d'avoir une bonne scolarité, des parents exemplaires. Ces garçons sont livrés à eux-mêmes et ils n'ont pas toutes les cartes en main. C'est une histoire d'une médiocrité incroyable. Ce sont des jeunes majeurs immatures. En plus, celui pour qui le parquet réclame le mandat de dépôt travaille depuis un certain temps… On n'a pas le droit de l'empêcher de saisir sa chance. »
Les juges ont condamné Kévin H. a 1 an de prison dont 6 mois de sursis mis à l'épreuve. Son comparse, Maxime P. est condamné à 1 an de prison dont 5 mois de sursis mis à l'épreuve.
Le mandat de dépôt à l'audience a été ordonné et il dort donc depuis hier soir à la prison de Charleville-Mézières.
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/expedition-punitive-deux-majeurs-condamnes-a-un-an-de-prison
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