mercredi 20 juin 2012

Ils s'accusent mutuellement du meurtre de Joseph de Wulf

Depuis hier, Ali Adjas, 53 ans, et José Sampaïo, 41 ans, comparaissent en appel devant les assises de la Somme, à Amiens, pour pour le meurtre lors d'un cambriolage Joseph De Wulf, 79 ans, début septembre 2004 à Froisdestrées entre Vervins et La Capelle. En février 2011, Ali Adjas avait été condamné par la cour d'assises de l'Aisne à trente ans de prison et José Sampaïo à douze ans.
Entre août 2004 et juillet 2006, les deux hommes encagoulés avaient déjà perpétré huit cambriolages en Thiérache chez des personnes âgées seules. Ils les séquestraient temporairement pour dérober leurs valeurs. En garde à vue, José Sampaïo avait reconnu une partie des faits et indiqué qu'Ali Adjas était le commanditaire et qu'il avait peur de représailles. Ali Adjas a toujours nié les faits. Adjas avait été condamné pour ces faits-là à quatre ans de prison et Sampaïo à deux ans et demi.

« Par peur »

Concernant la mort de Joseph De Wulf, l'enquête des gendarmes avait révélé que les deux hommes étaient en contact avec le petit-neveu de la victime. Ils avaient appris qu'il possédait 125 pièces d'or, un héritage familial, cachés derrière une brique dans la cave du cellier. Cette nuit-là, ils auraient frappé Joseph De Wulf, ancien herbagé devenu veuf, à l'aide d'un poing américain sur lequel un clou de six centimètres avait été fixé. Il aurait succombé à des coups répétés.
« Nous étions très attachés l'un à l'autre. Mon frère n'a pas eu de chance. Il ne méritait pas ça. Il n'avait aucune méchanceté. Il faisait confiance. Il pensait que tout le monde était comme lui », a témoigné ému Lucien De Wulf, 80 ans, qui demeure à Rouvroy.
José Sampaïo consommait à l'époque des faits de l'héroïne tous les jours. Selon ses dires, l'argent d'un héritage permettait à cet intérimaire de s'en procurer. « J'étais dans un mal être dont je n'arrivais pas à me sortir », explique-t-il. Pourquoi avoir participé aux vols avec violence lui demande le président Samuel Grévin ? « Par pression, par peur d'Adjas », répond-il sans vraiment convaincre.
Entre les deux hommes, séparés dans le box des accusés par un gardien de la paix, le rapport dominant/dominé est palpable. Sampaïo a logé gratuitement Adjas quasi inconnu dès 2002 à sa sortie de prison. La voiture de José Sampaïo était utilisée pour commettre les délits. Hier, pour la première fois, il a raconté que ce soir-là, Joseph De Wulf était sorti dans la cour. « Il l'a tué au premier coup. Ça été net, définitif, affirme Sampaïo. Je lui ai mis la main sur l'épaule. Je lui ai dit : " Arrête." Je pense qu'il a été surpris. Nous n'avions pas de cagoules. Je me suis laissé embarqué par un con. Je n'ai pas les mains sales. Je pensais qu'il assumerait comme un homme. »
Sur le banc des parties civiles, en face, les deux enfants de Joseph De Wulf sont en pleurs.

« Quand direz-vous la vérité ? »

De son côté Adjas assène ses vérités : « Je suis innocent. Je n'y étais pas. C'est un menteur. C'est totalement faux ce qu'il raconte. »
« Quand direz-vous la vérité ? » s'énerve le ministère public représenté par l'Axonais, Olivier Hussenet. Le jugement est attendu vendredi.


http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/ils-saccusent-mutuellement-du-meurtre-de-joseph-de-wulf

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