Hier, le tribunal de Dax a condamné un chasseur à deux mois de prison avec sursis pour blessures involontaires avec violation délibérée d'une obligation de sécurité pour des faits commis à Mimbaste, au mois de janvier dernier. Ce Dacquois de 54 ans, qui chasse depuis l'âge de ses 16 ans, a visé - et raté - une bécasse. Le problème est que derrière la bécasse se trouvait un tunnel de palombière aux allures faussement abandonnées. Les plombs de son fusil se sont alors logés dans le visage et l'œil gauche d'un autre chasseur qui était en train de faire le ménage… La première réaction du tireur maladroit en découvrant la figure en sang de son « collègue » d'infortune ? « J'ai loupé la bécasse ! » Un « ratage » qui n'est pas sans conséquences pour la cible involontaire. « Cela me brûle toujours. J'ai été opéré deux fois et je suis en attente d'une opération de la cataracte. J'ai perdu des dixièmes », explique la victime, cheveux blancs et polo rouge.
« Il y a eu un manquement à la sécurité puisqu'on a tiré en direction d'une palombière et à hauteur d'homme », souligne l'avocat de la partie civile. « Et la bécasse, elle, n'a rien », a commenté, pour sa part, le président du tribunal, Benoît Giraud.
« Il ne vit que pour la chasse »
L'avocate de la défense a d'abord insisté sur les qualités reconnues de son client, un homme « calme, réfléchi, respectueux, qui ne tire pas n'importe comment ». « Ce bon chasseur » a d'ailleurs reconnu les faits mais pensait que la palombière était abandonnée. « Il avait toutes les raisons de le penser. Les gendarmes eux-mêmes ont notifié qu'elle était remplie de ronces, ajoute l'avocate. Dans ces cas-là, le propriétaire met un panneau ''attention palombière''. Là, rien. Cela laissait clairement supposer que la palombière n'était plus en activité. Avoir blessé quelqu'un est traumatisant, infamant. Pour lui, ceux qui sont ici (au tribunal, NDLR) sont des délinquants. Il est célibataire et ne vit que pour la chasse… Il n'était pas ivre, il ne chassait pas près des maisons… »
Le représentant du parquet, Laurent Bidault, vice-procureur, a requis six mois à un an d'interdiction de chasser et deux mois d'emprisonnement avec sursis. Le chasseur qui a loupé la bécasse a été condamné à deux mois de prison avec sursis, son arme a été confisquée mais son permis ne lui a pas été retiré. Une provision de 2 000 euros a été accordée et l'affaire est renvoyée à l'intérêt civil le 3 décembre.
http://www.sudouest.fr/2012/06/26/j-ai-loupe-la-becasse-753818-3350.php
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