Un règlement de comptes entre dealeurs sur fond de trafic de drogue : trois jours après la mort d’un homme de 24 ans, abattu en pleine rue samedi matin dans le quartier Saint-Blaise (XXe), voilà la thèse que privilégiaient lundi les policiers de la 2e division de police judiciaire chargée de l’enquête. La victime, domiciliée dans le secteur et décrite comme un jeune homme sans histoires par ses amis, est en fait déjà très connue des services de police pour des affaires de stupéfiants.
L’un de ses frères est mort il y a deux ans, abattu dans le cadre d’un règlement de comptes. Un autre frère est actuellement en détention. « Et lui-même était considéré comme une personnalité montante du trafic de drogue dans cette zone du sud du XXe », indique-t-on dans l’entourage de l’enquête. A-t-il été victime d’une guerre de « territoire »? D’une transaction qui tourne mal?
Le quartier placé sous haute surveillance policère
Seule certitude à ce stade de l’enquête : il a été tué de deux balles dans l’abdomen par un homme âgé d’une vingtaine d’années qu’il connaissait visiblement et avec qui il venait d’avoir une violente altercation verbale. La scène s’est jouée en quelques minutes samedi peu après midi, au bas de la rue Saint-Blaise très fréquentée à cette heure et sous les yeux de nombreux témoins médusés.
Selon plusieurs d’entre eux, le tireur a très rapidement sorti une arme et a fait feu à bout portant sur sa victime avant de s’enfuir à pied. L’auteur présumé des tirs aurait été identifié et son domicile perquisitionné. Mais hier soir, d’après nos informations, les hommes de la police judiciaire n’avaient pas encore pu l’interpeller. Durant tout le week-end, dans les environs de la rue Saint-Blaise placés sous haute surveillance, la présence policière est cependant restée extrêmement discrète. Histoire de ne pas envenimer l’atmosphère dans un quartier considéré comme « sensible ». Frédérique Calandra, la maire (PS) du XXe arrondissement qui est allée à la rencontre des riverains hier après-midi, a fait part de sa « consternation » après ce meurtre en pleine rue. Mais elle a aussi appelé à « ne surtout pas stigmatiser tout un quartier de Paris après ce drame ».
.« Le secteur Saint-Blaise, très dense, très enclavé, est une aberration urbanistique héritée des années 1970 que l’on essaie d’améliorer dans le cadre du GPRU (grand projet de renouvellement urbain). On y rencontre des problèmes de petite délinquance, des problèmes d’incivilités. Mais ce qui s’est passé ici samedi relève d’une tout autre dimension du banditisme. Une dimension heureusement rarissime dans le XXe comme dans le reste de la capitale », conclut l’élue.http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-75020/meurtre-a-saint-blaise-la-piste-de-la-guerre-des-dealeurs-29-05-2012-2022361.php
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