A enquête exceptionnelle, moyens exceptionnels. Alors qu’un « dispositif de surveillance renforcée » a été mis en place hier dans l’Essonne pour « contrôler les comportements suspects » et tenter par là même de rassurer la population, une centaine d’enquêteurs restent mobilisés pour tenter de percer le mystère de la série de quatre crimes commis en moins de cinq mois dans le département. Un cas quasi unique de tueur en série par arme à feu, dépourvu — en apparence — de toute logique. « L’arme utilisée est le lien entre ces quatre affaires », a rappelé vendredi Marie-Suzanne Le Quéau, procureur d’Evry. Mais les investigations se heurtent à une série d’incohérences.
Un suspect incarcéré mais une arme qui continue à tuer
L’ancien petit ami de Nathalie Davids, la première victime, qui venait de rompre avec lui, a été mis en examen pour assassinat et incarcéré le 3 décembre. Ce père de famille, décrit comme « mythomane » et « grande gueule », a passé des aveux partiels avant de se rétracter. Selon nos informations, des traces de poudre correspondant à celles retrouvées sur les douilles relevées sur la scène de crime ont toutefois été mises en évidence sur l’un de ses vêtements. Le suspect n’a pas donné de précisions sur l’arme qui a servi à abattre Nathalie Davids. Mais c’est ce même pistolet semi-automatique de calibre 7,65 mm qui a tué de nouveau à Juvisy, Ris-Orangis et Grigny alors que le suspect était sous les verrous.
Des victimes « sans histoires » que rien ne relie
Seules les deux premières victimes se connaissaient. Presque trois mois après le meurtre de Nathalie Davids, son voisin Jean-Yves Bonnerue, qui a découvert son corps, est assassiné à son tour dans le même parking de leur résidence.
Pour autant, ni l’un ni l’autre ne fréquentait les deux victimes suivantes, Marcel Brunetto et Nadjia Lahcene. Aucune relation n’a pu, non plus, être établie pour l’heure entre ce retraité de 81 ans et cette mère de famille de 48 ans. Sans lien ni point commun avéré entre les quatre victimes « sans histoires » selon la procureur, difficile de faire émerger un mobile. Les deux premiers meurtres pourraient s’expliquer. L’hypothèse d’un complice du meurtrier de Nathalie Davids qui aurait conservé l’arme et voulu « faire taire » le voisin devenu un témoin gênant est envisagée. Sans pour autant expliquer les deux autres homicides. Et les policiers ne croient pas à la thèse de crimes « de diversion ».http://www.leparisien.fr/faits-divers/meurtres-de-l-essonne-les-policiers-face-a-une-enigme-08-04-2012-1944898.php
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