lundi 23 avril 2012

L'ex-braqueur condamné pour avoir frappé des policiers

« J'ai un passé, j'ai payé. Aujourd'hui, je suis innocent. » Vieille figure de la délinquance rémoise, Mamaze soutenait dur comme fer qu'il n'avait ni frappé, ni insulté des policiers lors d'une interpellation au quartier des Châtillons, le 24 novembre dernier, après avoir exhibé son sexe.
Comment lui, l'ancien braqueur condamné à deux reprises en cour d'assises, ancien compagnon de cavale de Michel Vaujour dans les années 70, aurait-il pu tomber aussi bas ? Las ! Après deux renvois et un supplément d'information (l'union des 30 novembre et 22 décembre 2011), le tribunal correctionnel de Reims vient de le reconnaître coupable des faits reprochés, en lui infligeant une peine d'un an d'emprisonnement dont la moitié assortie du sursis.

25 ans en prison

Aujourd'hui âgé de 59 ans, Mamaze, alias Jean-Louis Mazaud, a passé 25 ans de sa vie en prison.
Son casier judiciaire porte encore la trace de 14 mentions. Du haut de son mètre quatre-vingt-cinq, cet échalas au visage émacié, traits tirés, n'avait plus fait parler de lui depuis 2000, date de sa condamnation à quinze années de réclusion criminelle pour une série de braquages à la tête d'un gang qui avait attaqué deux supérettes et quatre bars-PMU.
Le 24 novembre, vers 6 h 30, un équipage de la brigade anticriminalité explique l'avoir contrôlé avenue Georges-Hodin en raison d'un échange suspect avec une personne. Les policiers ont cru à une transaction de drogue. Ils n'ont rien trouvé. D'après leurs déclarations, Mamaze aurait alors exhibé son sexe en les insultant.
Il aurait tenté de les mordre, les aurait frappés avant de se débattre avec une telle virulence lors du transport au commissariat qu'il aurait cassé le levier de vitesse, provoquant la panne du véhicule et l'envoi d'un second pour achever le transfert.

L'IGPN enquête

Jean-Louis Mazaud conteste les violences. Il n'aurait fait que se défendre après avoir été frappé sans raison légitime par la patrouille. Il reconnaît avoir baissé slip et pantalon, mais pour montrer qu'il ne cachait aucun produit stupéfiant.
Interrogée lors du supplément d'information confié à l'inspection générale de la police nationale (IGPN), une passante a cependant indiqué que le prévenu s'était alors comporté de manière agressive et provocatrice envers les policiers. Son témoignage a pesé lourd.
Mamaze a effectué un mois de détention provisoire. Remis en liberté sous contrôle judiciaire fin décembre, il ne retourne pas derrière les barreaux. L'homme est fatigué, affaibli. Les juges lui ont accordé la possibilité de purger ses six mois ferme sous un mode aménagé en raison de son fragile état de santé


http://www.lunion.presse.fr/article/marne/lex-braqueur-condamne-pour-avoir-frappe-des-policiers

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