lundi 26 mars 2012

Ajimi: les deux policiers condamnés quittent la Bac

Les policiers grassois Jean-Michel Moinier et Walter Lebeaupin, qui ont fait appel du jugement du tribunal correctionnel de Grasse, ont changé de service en accord avec leur hiérarchie
Ils ont rangé leur brassard au placard. En accord avec leur hiérarchie, Jean-Michel Moinier et Walter Lebeaupin, les deux policiers de la brigade anti-criminalité de Grasse condamnés pour homicide involontaire sur la personne d'Haikm Ajimi*, viennent officiellement de changer de service. Les deux agents ne font plus partie de la Bac grassoise. Toutefois, ils continueront de travailler au sein du commissariat.
Toujours en poste à Grasse
« Il y a eu une réorganisation du service. Jean-Michel Moinier et Walter Lebeaupin ont souhaité quitter la Bac. C'était compliqué pour eux de continuer de travailler dans ces conditions », confirme Laurent Martin de Frémont, du syndicat Unité SGP-Police. Prochainement, le syndicat rédigera une lettre qui sera adressée au procureur de la cour d'appel d'Aix-en-Provence. William Ajuelos, le secrétaire départemental d'Unité SGP-Police, conduira la délégation qui rencontrera le procureur.
Sur les sept policiers de la Bac restant, aucun ne serait donc allé au bout des démarches de démission entreprises par l'ensemble du service il y a quelques semaines.
Le 27 février, en soutien à leurs deux collègues condamnés en première instance à 18 et 24 mois de prison avec sursis, les policiers de la Bac avaient remis à leur hiérarchie un rapport de démission. « Pour des raisons opérationnelles et logistiques, c'est très compliqué de valider ces rapports de démission », confie Laurent Martin de Frémont.
Devant le conseil de discipline
Le 29 février, un rassemblement de policiers du département était organisé devant les commissariats de Grasse et des Moulins, à Nice. Une union sacrée clamée à haute voix, alors que les prévenus faisaient appel.
Aujourd'hui, la Bac de Grasse serait toujours constituée de neuf personnes. Les deux départs ont donc été remplacés.
Dans l'attente du jugement en appel, aucune procédure disciplinaire n'a été engagée. Cette procédure, indépendante de la procédure pénale, se réfère au code de déontologie de la police uniquement. Mais, visiblement, l'administration a décidé d'attendre l'issue du procès en appel pour statuer. « Dans tous les cas, les policiers seront convoqués devant le conseil de discipline quelle que soit la procédure pénale », explique Laurent Laubry, secrétaire départemental du syndicat Alliance.
*Hakim Ajimi est mort en 2008 à la suite d'une interpellation musclée à Grasse.

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