mardi 21 février 2012

Recrudescence des vols à l'étalage / La commissaire simplifie la plainte

Pour faciliter la tâche des commerçants et des services de police, la commissaire Audrey Roux vient de mettre en place une « plainte simplifiée ». Un dispositif qui permet de gagner du temps en cas de vol à l'étalage.

VITE repéré, vite embarqué. Ce qui est vrai pour la marchandise discrètement subtilisée dans un rayon, peut l'être aussi pour celui qui se sert sans payer. Pour gagner en temps et en efficacité, la commissaire Audrey Roux vient de mettre en place une « plainte simplifiée » pour les commerçants victimes de vol à l'étalage. « Le principe est d'alléger la procédure pour les commerçants et pour nous », indique-t-elle.

Pour les délits inférieurs à 100 euros
« Avant, le commerçant venait déposer plainte au commissariat, poursuit-elle. Il fallait ensuite reconvoquer la personne interpellée avec le risque qu'elle ne se présente pas. » Les auditions, les comptes-rendus au parquet… Autant de temps passé dans une procédure pour un vol parfois d'à peine une dizaine d'euros de préjudice.
L'augmentation de ce type de délinquance génère un surplus de travail pour les forces de l'ordre et pour les commerçants. « Il y a une recrudescence ces derniers temps », confirme la commissaire, « et nous avons deux types de personnes : en premier lieu des gens de l'Est. Des Géorgiens, des Polonais déposés près des centres commerciaux. Ils volent des objets de valeur qui se revendent facilement. Dans l'autre cas de figure, il s'agit de gens d'ici. Le préjudice souvent est plus faible : lames de rasoir, maquillage… ».
Désormais, si tant est que le préjudice soit inférieur à 100 euros et que le voleur ait été interpellé (par les vigiles par exemple), le commerçant n'a plus qu'à remplir cette plainte simplifiée sur place et à remettre l'individu aux services de police. Fini les allers-retours pour lui au commissariat de Soissons.


Comparution immédiate
« C'est très positif, observe Stéphane Lintzemtritt, directeur de l'hypermarché Cora de Soissons. Ça permet d'avoir un relationnel très rapide avec les forces de l'ordre avec lesquelles nous travaillons en partenariat et en symbiose. C'est vraiment bénéfique pour lutter contre délinquance. » On ne peut pas dire qu'il ait dans sa grande surface une interpellation par jour : le phénomène n'est d'ailleurs « pas quantifiable à la journée. Cela arrive plutôt par périodes, par vagues ».
Le vice-procureur Éric De Valroger a, quant à lui, décidé de serrer un peu plus la vis « face à la recrudescence très importante des vols à l'étalage par des étrangers, pas forcément en situation irrégulière », note-t-il. Laissés en liberté à l'issue de leur garde à vue, ces étrangers reçoivent une convocation en justice « et ne viennent pas. Ce sont des individus aux identités multiples, qui prétendent ne pas parler notre langue ». La procédure de comparution immédiate garantit leur passage en justice.
« Il faut s'attendre à ce que des comparutions immédiates soient organisées dans ce type de vol quel que soit le montant du préjudice. C'est parfois dérisoire, mais ça, plus ça, plus ça, plus ça, ça fait beaucoup. Que les candidats au vol dans le ressort de Soissons soient prévenus ! » À bon entendeur.
http://www.lunion.presse.fr/article/faits-divers/recrudescence-des-vols-a-letalage-la-commissaire-simplifie-la-plainte

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