vendredi 10 février 2012

Anaïs, morte à 2 ans et demi faute de soins : verdict aujourd'hui à Nancy

C’est récurrent depuis deux jours : les témoins qui se succèdent à la barre ont rendu visite à Sandra Rebel, dans son taudis, mais peu ont véritablement vu Anaïs. Et pour cause, cette petite de deux ans et demi passait son temps dans son lit-parapluie sans matelas, derrière une armoire, dans une chambre à l’étage. Privée de soins et de nourriture, Anaïs est décédée le 16 novembre 2006. « Très certainement dans d’atroces souffrances », dixit le légiste.
Entendue ce matin, juste avant les plaidoiries et les réquisitions, la mère de famille, qui avait pris 15 ans de réclusion en première instance, tentera d’expliquer les ressorts psychologiques qui l’ont animée. Hier, ses deux derniers compagnons étaient à la barre. Bien embarrassés, évidemment : ils étaient au premier rang et n’ont rien fait pour empêcher le drame.
Christophe, père d’Anthony et Anaïs, deux des trois enfants de Sandra, fut son mari jusqu’en février 2006. « Tout s’est bien passé sauf les deux dernières années. Il y avait un problème d’hygiène, l’appartement était sale, c’était insupportable. Je lui disais, elle se braquait ». Le président Iogna-Prat le titille, lui fait prendre conscience qu’après la séparation, il n’était pas « très présent » auprès des enfants.
« En fait, elle cédait à tous les caprices », souligne Rodrigue. Ce militaire, compagnon de Sandra depuis quelques mois, était en manœuvres au moment de la mort de la petite. « Quand je suis parti, Anaïs n’était pas en grande forme. Elle toussait beaucoup. Des glaires. Elle m’a dit qu’elle allait appeler le médecin. Franchement, je n’apprécie pas. Je ne digère pas. Elle n’a pas demandé à venir au monde et elle est morte. Je suis en colère… ».
« Mais vous l’avez épousée après, Sandra Rebel, en août 2007, et vous avez eu un enfant ensemble, en 2008 ? », lance le président.
« Oui, mais elle m’a menti, elle m’a dit qu’Anaïs était morte d’une maladie.. ». Après un mois de détention provisoire, en décembre 2006, Sandra Rebel a été placée sous contrôle judiciaire mais a répété à qui voulait l’entendre qu’elle avait eu un non-lieu et que sa fille était morte d’un cancer foudroyant…
« Vous êtes bien naïf, Monsieur… », lui fait remarquer le président Iogna-Prat.
« Désolé d’aimer… ».
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/02/10/vous-etes-bien-naif-monsieur

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