Rue Bayard, le magasin Mistigrif c'est la boutique de prêt à porter de ceux qui aiment chiner des vêtements sans s'exploser le portefeuille. On y trouve de tout et surtout pour pas cher. Mais, samedi 14 janvier, les prix doux pratiqués par la maison étaient encore trop élevés pour Amadou qui, accompagné d'une amie, a tenté de sortir avec une paire de chaussettes à 4,99 € sous le manteau. Il n'est pas le seul à tenter sa chance et lorsque la vendeuse s'est aperçue de sa tentative de larcin, elle a immédiatement appliqué la procédure maison : « vous payez ce que vous devez et vous sortez. Pour 4,99 €, nous ne préviendrons pas la police. » Mais Amadou et son amie ne l'entendent pas de cette oreille. « Appelle la police si tu veux j'en ai rien à foutre », lâche le jeune homme pendant que sa compagne insulte copieusement la commerçante ». Le ton continue de monter et l'employée du magasin, qui était assistée vendredi matin par Me Bénédicte Guettard, finit par recevoir un coup-de-poing au visage. Devant le juge, Amadou affirme qu'il n'a pas voulu frapper, mais a seulement essayé de se dégager pour prendre la fuite sans payer une paire de chaussette que sa situation de SDF ne lui permettait même pas de s'offrir. Mais son grand dénuement ne pèse pas bien lourd face aux six condamnations portées à son casier judiciaire et à ce denier fait de violence commis dans un quartier où les commerçants se plaignent régulièrement des incivilités d'une clientèle impécunieuse. « Recevoir un coup-de-poing pour un vol de 4,99 €, c'est traumatisant pour quelqu'un qui fait son métier tous les jours dans un tel magasin », a souligné le ministère public avant de brandir l'épouvantail de la peine plancher de deux ans d'emprisonnement encouru par le prévenu qui comparaissait en récidive légale. Pour Me Anne-Sophie Bellaiche le larcin s'apparente à un vol alimentaire et son client n'a pas vocation à expier pour toutes les agressions commises dans le quartier. Le juge a rejeté la peine plancher. Mais il a envoyé Amadou passer quatre mois derrière les barreaux. Quand il sortira il lui restera encore 1 000 € à payer en compensation du préjudice subi par sa victime.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/01/29/1272230-quatre-mois-de-prison-pour-une-paire-de-chaussettes-volee.html
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