dimanche 15 janvier 2012

Ni leurs proches ni les kinés n'oublient Stéphane et Stéphanie Coulier

Plus d'un mois après le suicide de Stéphanie et Stéphane Coulier, kiné à qui la CPAM réclamait 196 000 euros pour suractivité, leurs proches et confrères ont organisé une marche blanche. Un hommage doublé de l'envie de voir évoluer une procédure jugée trop inhumaine.

La dignité a pris le pas sur le chagrin. Mais la colère et le manque, liés à la perte d'êtres chers, sont encore présents. Hier, près de 150 parents, proches, kinésithérapeutes et patients de Stéphane Coulier ont rendu un dernier hommage au praticien et à son épouse Stéphanie. Le couple a mis fin à ses jours le 29 novembre, à son domicile. La Sécu réclamait au kiné, soupçonné de suractivité, 196 000 euros, soit l'intégralité de vingt-deux mois de revenus.
Le groupe s'est réuni à Wormhout, devant le cabinet du praticien. Une rose blanche à la main, les participants ont marché jusqu'à Esquelbecq, où le couple et ses deux filles étaient installés. Depuis le drame, les adolescentes vivent chez leurs grands-parents paternels. « Les filles sont en colère, fâchées », décrit Chantal Dekyndt, leur grand-mère maternelle. Elle aussi. « La pire des attitudes est l'indifférence. En vous comportant ainsi vous perdez l'une des composantes essentielles qui fait l'humain, la capacité d'indignation », a cité la maman de Stéphanie, reprenant un extrait d'Indignez-vous de Stéphane Hessel.
La famille et les professionnels reprochent la froideur de la lettre et l'absence de conciliation. « Une convention entre la CPAM et les syndicats prévoit un dialogue avant toute procédure », rappelle Jean-Jacques Magnies, président du comité départemental des kinés.
Pourtant, il n'y a eu « ni avertissement ni possibilité de dialogue. Il a directement reçu une demande de condamnation. On a poussé mes enfants à bout », dénonce Alain Coulier.
Deux kinés du Dunkerquois ont aussi reçu une lettre leur réclamant quelque 200 000 euros. Virginie Christiaen exerce à Cappelle-la-Grande. Elle n'a pu joindre un représentant de la Sécu qu'après le drame. Si la procédure dont faisait l'objet les Coulier est éteinte - les orphelines auraient pu en hériter -, l'avocat de la kiné n'a pas obtenu l'abandon de celle de sa cliente. « La directrice de la CPAM refuse. Le prochain recours est le directeur de la CNAM », annonce Me Debeugny, également chargé du dossier Coulier.
Quant à l'associé de Stéphane Coulier, il ne parvient pas à trouver de remplaçant, le milieu rural étant peu attractif. Malgré la promesse qu'il s'était faite, il est contraint de prendre en charge d'anciens patients de son collègue, en dépit d'un agenda surchargé.
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2012/01/15/article_ni-leurs-proches-ni-les-kines-n-oublient.shtml

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