Elle avait 3ans et demi. Ses parents lancent un appel à témoins pour comprendre les circonstances du drame.
Difficile de faire son deuil lorsqu'on a pas de réponse sur les circonstances de la mort d'un proche. Séverine Taborski et Serge Delcourt vivent avec ce point d'interrogation dans leur tête depuis le dimanche 23 mai 2010. Ce jour-là, ils se faisaient une joie de profiter du premier jour d'ouverture de la base de loisirs de Castéra-Verduzan avec leurs trois enfants, Liam alors âgé de 8 mois, Lilou-Ana, 3 ans et demi, et Léo, 10 ans. Malheureusement, le soir, ils en sont repartis sans Lilou, découverte noyée à 18 h 26. Que s'est-t-il passé entre 18 heures, heure de sa disparition, et le moment où Laurent Cazeneuve, un Gersois en villégiature lui aussi, a plongé en voyant flotter à la surface le maillot de bain fushia de Dora l'exploratrice que portait la petite fille ? C'est pour avoir une réponse à cette question que les parents ont décidé de lancer un appel à témoins dans La Dépêche du Midi. « Pour comprendre l'enchaînement des circonstances et pour en tirer les leçons afin que de tels drames ne se reproduisent plus », explique Séverine tristement. Une Séverine bien amère depuis que la justice a classé l'affaire, en septembre. « Ce qu'on ne comprend pas, c'est que Lilou n'allait jamais à l'eau toute seule. C'était une enfant excessivement prudente, très réfléchie, très intelligente pour son âge, soupire la maman. On voudrait savoir ce que les maîtres nageurs sauveteurs et les gens qui étaient là ont vu, ce qu'ils ont fait, dans quel ordre. On sait qu'au départ, ils n'ont pas cherché dans l'eau et que les pompiers ont été appelés pour une disparition et pas pour une noyade. Donc, ils sont repartis puisque c'est aux forces de l'ordre d'engager des recherches. Mais est-ce qu'il ne faudrait pas la changer cette procédure ? Est-ce qu'il ne faudrait pas appliquer le principe de précaution et mettre tout en œuvre pour retrouver un enfant, même s'il est seulement perdu, surtout quand il y a un plan d'eau à côté ? A 17heures, mon mari m'avait raccompagnée à Lavardens, où était ma voiture, car je prenais mon travail à Duran ensuite. Ce sont les amis qui surveillaient les enfants qui ont appelés pour le prévenir alors qu'il revenait à la base de loisirs. On tourne la tête une seconde et un enfant disparaît ; ça arrive. Mais aujourd'hui, Léo, mon fils de 11 ans se sent responsable alors qu'il n'y est pour rien. Pour lui, pour nous, on veut comprendre. Si des témoins ont vu quelque chose, qu'ils nous appellent. ça ne nous ramènera pas Lilou. De toute façon, on a pris perpet'. Mais c'est important pour mon compagnon de savoir. Il n'a toujours pas fait le deuil. On ne veut pas polémiquer. On veut juste savoir si ce drame aurait pu être évité et faire en sorte que des accidents comme ça ne se reproduisent plus. Dans cette affaire, notre avocat estime qu'il y a des zones d'ombre. On veut les éclaircir. S'il y a des responsables, qu'ils soient sanctionnés. S'il n'y en a pas, on devra faire avec. Mais on n'a pas l'impression que la sécurité s'est beaucoup améliorée autour des bases de loisirs depuis la mort de Lilou. »
(1) Si vous étiez présents à la base de loisirs de Castéra-Verduzan le dimanche 23 mai 2010, et si vous avez vu quelque chose, vous pouvez appeler Serge au 06 23 73 43 19.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/12/07/1233938-castera-verduzan-noyade-de-la-petite-lilou-les-parents-lancent-un-appel-a-temoins.html
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