samedi 17 décembre 2011

Incendiaire par dépit amoureux

Elle pensait avoir trouvé le grand amour. A 62 ans, Elisabeth était follement éprise d'un homme qui menait une double vie. Elle s'est persuadé que son amoureux était sous la domination d'une rivale.
Pour le récupérer, elle a fait une grève de la faim qui n'est pas passée inaperçue. Elle s'est installée, dans sa voiture, sous les fenêtres de son amant dans un village du Laonnois.
Sur les vitres, elle avait écrit des « Je t'aime » bariolés de gros cœurs au rouge à lèvres. C'était sa manière de lui prouver ses sentiments. Mais on imagine que le monsieur et son amie n'ont pas apprécié la plaisanterie.
D'ailleurs, l'homme restait insensible à ces preuves d'amour étalées dans les journaux, photos à l'appui. Le voisinage faisait des gorges chaudes. Elisabeth a sombré pour de bon. Un soir de mars 2010, elle a décidé de mettre le feu à la boîte aux lettres du local commercial loué par son ancien amant, rue Léon-Nanquette. L'incendie s'est propagé au bâtiment sans faire de blessé mais avec quelques dégâts.


Trahie par son rouge à lèvres
Les policiers n'ont pas mis longtemps à résoudre l'affaire. Un mégot trouvé sur place avec du rouge à lévres et un mouchoir en papier leur ont permis d'extraire les preuves génétiques désignant l'amoureuse délaissée.
Celle-ci était convoquée hier devant le tribunal pour répondre de « destruction de bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes ». Dépressive selon son avocate, elle n'était pas en état de se présenter devant les juges qui ne connaîtront jamais sa version des faits. En son absence, l'affaire a été rapidement examinée.
Le procureur de la République a réclamé une peine de prison avec sursis, reconnaissant que la prévenue n'avait « pas affaire à un parfait galant homme » mais aussi qu'elle avait risqué de faire des victimes collatérales par déception et vengeance.
Elle a été condamnée à huit mois de prison avec sursis et à indemniser le propriétaire des lieux à qui elle devra verser 4 000 euros pour les dommages causés au local.
Fin pathétique d'une histoire qui avait déclenché l'hilarité dans le Laonnois.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/tribunal-correctionnel-incendiaire-par-depit-amoureux

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