L’enquête débute en début d’année par un banal contrôle routier.
Saisis de l’affaire, les policiers de la sûreté départementale du Val-d’Oise ont suivi de près l’activité de ce conducteur, qui les a conduits sur la piste d’un réseau efficace et structuré, des personnes qui se sont engouffrées dans une faille au niveau européen et qui s’appuyaient sur les dernières technologies.
Le système consiste à doter les voitures volées de papiers crédibles. Les malfaiteurs allaient les chercher en Belgique, où il est obligatoire de laisser sa carte grise dans le véhicule. Il suffisait de fracturer la voiture et de repartir avec les papiers. Le gang obtenait ensuite une carte grise française en présentant un faux certificat de cession, les préfectures ne demandant pas à voir la voiture et n’étant pas au courant des vols de cartes grises en Europe…
Restait à installer les plaques dotées du numéro d’immatriculation ainsi récupéré sur une voiture volée en France et similaire à celle des papiers. Voilà ce que les policiers appellent « une doublette parfaite ». Les enquêteurs ont estimé à une cinquantaine le nombre de véhicules dérobés par ce biais. Principalement des Peugeot 1008, 3008 et 5008, ainsi que des Citroën C3 et DS3, toutes récentes. Pour les démarrer, ils utilisaient un boîtier spécial qu’il suffit de brancher sur l’ordinateur de bord. Un autre encodeur permet de créer des nouvelles clés spécifiques au véhicule. Ce matériel high-tech est en vente sur Internet : il suffit de quelques centaines d’euros…
Les voitures volées dans les Hauts-de-Seine, le Val-d’Oise et les Yvelines étaient ensuite mises en vente sur Internet, notamment sur le site Leboncoin.fr, à des clients de bonne foi. Leur argent atterrissait sur des comptes bancaires fermés très vite. Certains compte sont pu être identifiés à temps par les policiers du GIR 95 (groupement d’intervention régionale) qui travaillaient sur le volet financier de l’affaire et 40 000 € sont aujourd’hui bloqués.
Après plusieurs mois d’enquête, huit personnes, âgées de 20 à 25 ans, dont une travaillait chez Citroën et disposait d’éléments pour confectionner les clés, ont été placées en garde à vue la semaine dernière dans le cadre d’une procédure pour vols en bande organisée. Six sont originaires des Hauts de-Seine, deux d’Argenteuil (95). Cinq d’entre elles ont été incarcérées, trois placées sous contrôle judiciaire à l’issue de leur mise en examen. Huit voitures ont été également saisies.http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/le-trafic-de-voitures-passait-par-la-belgique-22-11-2011-1732818.php
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