26 ans, la tête sur les épaules et une mentalité que beaucoup devraient prendre comme exemple. Kévin Roland n'a pas baissé la tête quand une dame s'est fait agresser.
SOYONS honnêtes ! Combien d'entre nous, témoin d'une agression ou d'un vol de sac, interviendrait ? Peu, malheureusement. La plupart fermeraient les yeux et feraient comme si rien ne s'était passé. Kévin Roland fait partie des rares qui agissent. La preuve : son intervention il y a un mois tout juste lorsqu'une passante s'est fait agresser boulevard Fabert (lire par ailleurs).
Nous avons rencontré ce Doncherois de 26 ans qui s'est aimablement et modestement prêté au jeu de l'interview.
Père de famille, cuisinier de formation, actuellement tourneur fraiseur sur commande numérique dans une entreprise de Vrigne-aux-Bois, Kévin Roland n'est pas du genre casse-cou ou bagarreur. D'ailleurs, on ne peut pas dire qu'il a un physique de déménageur bodybuildé. Mais à l'écouter, on comprend très vite que son éducation et les valeurs qui l'animent sont de nature à ne pas lui donner froid aux yeux.
Retour sur ce vendredi 28 octobre.
« J'étais en train de me garer boulevard Fabert. Soudain, j'ai entendu hurler « Au secours ! ». En me retournant, j'ai vu que la dame avait les mains au ciel et puis qu'un gars courait avec un sac à main dans les bras ».
Réaction à l'instinct
Kévin comprend qu'il s'agit d'une agression. L'instinct parle. Réaction. « Je me suis quand même demandé « j'y vais - j'y vais ? » j'ai pas eu le temps de répondre, j'avais déjà accéléré ».
Après coup, Kévin Roland précisera que s'il avait été avec sa fille ou sa femme, il n'aurait sans doute pas bouger.
À toute allure au volant de sa voiture, il enquille la rue de la sous-préfecture et finit par rattraper l'agresseur. « Quand je suis arrivé à sa hauteur, je l'ai insulté de tous les noms en lui ordonnant de rendre le sac et je lui ai dit « J'te préviens, si je descends, j'te laisse pas partir ».
La scène ne dure qu'une poignée de minute, mais l'adrénaline circule à toute vitesse dans les veines de Kévin Roland qui avouera que « tant que j'étais pas à son niveau j'avais peur, une fois que j'étais à son niveau je me suis dit « faut récupérer le sac à main coûte que coûte ». J'étais prêt à l'avoiner sur place ».
L'agresseur, sans doute surpris par la réaction de Kévin, a la voix qui tremble et consent à jeter le sac dans la voiture. « J'ai bien vu qu'il flippait quand même. Après j'allais partir, je me suis dit c'est bon j'ai le sac à main, c'est l'essentiel et je l'ai vu mettre la main à la poche et commencer à en sortir quelque chose de noir. J'ai démarré et je n'ai pas vu ce que c'était ». On parle là de l'arme dont l'agresseur se serait servi (ce qu'il nie) pour agresser sa victime Évelyne.
Kévin est ensuite retourné sur les lieux de l'agression pour remettre le sac à sa propriétaire, sauf que cette dernière n'était plus là, réfugiée qu'elle était à la Maison ardennaise.
Il s'est alors dirigé vers le commissariat, a raconté les faits, a visionné un paquet de photos pour tenter d'identifier l'agresseur, ce qui sera fait notamment grâce à la couleur des yeux que Kévin avait eu le temps d'observer.
Acte de bravoure
Finalement, l'agresseur se retrouve au commissariat le mercredi suivant. Kévin Roland est appelé à se présenter pour confirmer que c'est bien à lui qu'il a eu affaire. Confrontation directe ou vitre sans teint ? Le choix était laissé à Kévin, qui a opté pour la première solution.
Un brin moraliste, Kévin Roland va même jusqu'à mettre le jeune agresseur devant ses incohérences en lui demandant : « Demain, c'est ta mère ou ta grand-mère qui se fait voler son sac, tu réagis comment ? »
Du genre à laisser parler ses nerfs, Kévin ne craint personne. Une attitude qui l'a donc conduit à cet acte de bravoure, que ses proches n'ont pas forcément compris tout de suite. Même si bien sûr, tout le monde a reconnu par la suite que c'était courageux, que peu seraient intervenus…
Évelyne, la victime, a bien entendu remercié son sauveur. Ils se sont rencontrés la semaine dernière, ont partagé leur vision des choses et se sont promis de garder le contact.
Et sinon, vous alors, vous auriez fait quoi ?
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/la-ou-bien-dautres-auraient-detourne-le-regard
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