Le village de Noidant-Chatenoy, en Haute-Marne, a été le théâtre d'un crime effroyable. Un jeune homme a tué son père à l'arme blanche avant de lui faire subir les sévices les plus odieux. En outre, les murs étaient couverts d'inscriptions sataniques et obscènes en lettres de sang.
C'EST un crime hors du commun. Ce qu'ont découvert les gendarmes haut-marnais dans une habitation de Noidant-Chatenoy - un village d'une centaine d'âmes situé à une dizaine de kilomètres au sud de Langres (Haute-Marne) -, dépasse en effet de loin l'entendement de toute personne raisonnable. Les stigmates d'un crime odieux qu'on ne peut oublier, tenant à la fois d'une mise en scène diabolique et d'actes criminels d'une horreur sans nom que l'on pourrait aisément comparer à ceux perpétrés par Hannibal Lecter, le tueur-cannibal du « Silence des agneaux ».
Le dimanche 9 octobre, les gendarmes du groupement de la Haute-Marne intervenaient en l'occurrence pour ce qui semblait être au départ une prise d'otage. Âgé de 21 ans, Brice Habbout avait appelé sa voisine aux alentours de 14 heures en lui tenant des propos inquiétants : « J'ai fait quelque chose de grave », lui aurait-il déclaré, paniqué. Vers 14h30, les gendarmes déployaient alors leur dispositif de sécurité autour de la maison familiale, avant d'entamer des négociations téléphoniques avec le jeune homme qui menaçait de mettre fin à ses jours. Profitant d'un moment d'inattention, les hommes du GIGN étaient finalement parvenus à pénétrer dans les lieux après quatre heures de pourparlers.
C'est là, au premier étage de la maison qu'occupaient Brice Habbout et ses parents, que l'innommable s'est imposé à eux. Le jeune homme se trouvait dans sa chambre, prostré près du corps de son père, Vincent Windholtz, 59 ans, conseiller municipal de la commune. Mort, le corps lardé de coups de couteau, baignant dans une mare de sang. Le jeune homme présentait également d'importantes blessures aux bras et aux jambes. Il a été interpellé sans résistance avant d'être évacué vers l'hôpital de Dijon.
Vision d'horreur
Une quarantaine de coups de couteau - d'une longueur d'une cinquantaine de centimètres -, ont été portées à la victime, comme l'a précisé depuis à la presse le procureur de la République de Dijon, Eric Lallement. Mais ce qui n'a pas été dit fait froid dans le dos. Car Vincent Windholtz n'a pas seulement été tué à l'arme blanche par son propre fils. Il a été massacré. Selon une source proche de l'enquête, les gendarmes l'ont en effet découvert une vision barbare qui ne manque pas de rappeler les sombres heures de la guerre d'Algérie. Mais l'horreur ne s'arrête pas là. Plusieurs récipients ont été retrouvés dans la maison familiale, dont une carafe rehaussée d'un entonnoir, dans lesquels le jeune homme avait tenté de recueillir du sang. Très certainement celui de son père et probablement aussi le sien. Dans l'intention de le boire. Les murs blancs de la chambre étaient par ailleurs couverts de symboles et d'inscriptions sataniques écrits en lettres d'hémoglobine. Notamment une croix renversée à côté de la reproduction d'un sexe. Et du sang, les murs en étaient recouverts, jusque dans la cuisine. De même que des traces sanglantes imprimées par les pieds nus du fils étaient disséminées partout sur les sols.
L'autopsie a par ailleurs révélé que Vincent Windholtz avait été tué dans la nuit de jeudi à vendredi, alors que son corps n'a été retrouvé que dimanche en fin d'après-midi. Pendant 48 heures, Brice Habbout est ainsi resté reclus au domicile familial après avoir fait subir tous les sévices au corps de son père défunt. Lui-même s'est infligé à l'aide d'un cutter de profondes scarifications aux bras et aux jambes.
Lectures inquiétantes
Des lectures inquiétantes ont par ailleurs été découvertes dans sa chambre : de nombreux livres traitant de satanisme ainsi qu'un ouvrage sur Adolf Hitler. Curieusement, le jeune homme semblait ces derniers temps s'intéresser à l'histoire. « Un jour, il a demandé à ma femme si elle n'avait pas des livres d'histoire », confie son voisin, Jacky Guyot.
Mais pas seulement. Entendu mardi dernier au cours d'une brève audition, il semblerait que Brice Habbout cultivait d'autres intérêts. Celui-ci a en effet indiqué avoir agi sous l'effet d'une mystérieuse association d'une plante hallucinogène et de produits venimeux, un cocktail qu'il aurait concocté lui-même. Or -hasard ou coïncidence -, un datura, une plante également connue sous le nom d'herbe aux magiciens, a été retrouvé dans son jardin.
Il est néanmoins une certitude : depuis son échec au baccalauréat, au mois de juin dernier, le jeune homme ne sortait plus beaucoup, vivant davantage la nuit que le jour. Il passait son temps dans sa chambre à jouer au piano, à regarder la télé et surtout à surfer sur Internet par le biais duquel il pourrait avoir acheté les substances.
Cependant, s'il semble avoir conscience de ses actes. Reste à savoir ce qui a réellement inspiré chez Brice Habbout une telle mise en scène et un crime si abominable. Les tensions qui s'étaient installées entre lui et son père pourraient avoir joué un rôle. Mais de nombreuses vérifications et analyses sont en cours ou devront encore être menées. Une information judiciaire pour parricide a été ouverte, notamment pour savoir si le jeune homme, aujourd'hui écroué à la maison d'arrêt de Dijon, se trouvait en état de démence au moment des faits. Au pôle de l'instruction, désormais, de faire toute la lumière sur ce crime effroyable. L'enquête a été confiée à la Brigade de recherche de Langres en co-saisine avec la section de recherches de Reims.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/mise-en-scene-diabolique-autour-dun-parricide-cannibale
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