«J’étais dans mon lit et j’ai entendu un boum. J’ai fermé ma porte d’un coup et je me suis caché sous ma couverture. J’ai cru que c’était des voleurs », explique Wissem*, un petit garçon de 9 ans. « Et moi, je croyais que c’était des monstres », le coupe son petit frère de 4 ans. Ni des voleurs et encore moins des monstres, ce sont en fait des policiers de la police judiciaire (PJ) de Versailles (Yvelines) qui ont débarqué mercredi dans l’appartement de cette famille de Grand-Vaux, à Savigny, à 6 heures du matin
Une erreur qui a valu une grosse frayeur aux locataires.
Alors qu’elle dort dans sa chambre et que son mari s’est endormi sur le canapé, Fatima*, 37 ans, entend elle aussi cet « immense bruit » avant, par l’entrebâillement de sa porte, de « voir défiler des hommes à toute vitesse ».
Fatima fait un début de malaise avant de se ressaisir
Les fonctionnaires, qui cherchaient un suspect dans une affaire d’enlèvement et de séquestration (lire plus bas), se sont en fait… trompés de porte. Au lieu de défoncer celle du 9e étage droite, où dormait le suspect, ils ont ouvert celle du 9e gauche!
Tout s’enchaîne ensuite très vite. Le père de famille est plaqué au sol, menotté à terre. Fatima fait un début de malaise avant de se ressaisir.
« Mes enfants, mes enfants, c’est tout ce que j’étais capable de dire. Je ne comprenais rien et j’avais peur », raconte la jeune maman. Les enquêteurs lui demandent alors : « Vous êtes Madame X? » « Mais non, je suis Madame Z », leur répond-elle. Les fonctionnaires comprennent alors leur erreur et s’en vont interpeller le bon suspect, après avoir frappé par erreur chez une autre voisine du palier.
« Je suis tombée des nues. On ne se connaît même pas entre voisins, d’ailleurs je ne sais absolument pas ce qui a pu se passer », explique Fatima. « Pour les enfants, c’est traumatisant. Ils ont vu leur papa à terre, nous qui avons une vie tranquille », glisse le père de famille, encore choqué.
Les fonctionnaires ont présenté immédiatement leurs excuses et appelé un serrurier pour « le remplacement dans son intégralité » de la porte. « Une erreur de ce genre est exceptionnelle. Ça doit arriver une fois par an et bien sûr que nous remboursons tout et que nous sommes vraiment désolés. Il en va de notre image », explique-t-on à la PJ. Ce que confirme un policier du département : « C’est vraiment très rare mais, dans le feu de l’action, ça peut arriver. C’est une erreur humaine qui se produit aussi pour d’autres professionnels, comme les huissiers. »
La serrure de l’appartement de Grand-Vaux a été changée mercredi midi.
* Les prénoms ont été changés.
http://www.leparisien.fr/essonne-91/les-policiers-defoncent-la-mauvaise-porte-21-10-2011-1677863.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire