Elle a trouvé la force d'affronter ceux qui ont « gâché sa vie », ce soir du 25 novembre 2006. Il y a cinq ans donc et eux affirment ne pas se souvenir exactement de qui a fait quoi, de l'enchaînement des faits, mais elle, en revanche, n'a rien oublié. « Je peux tout détailler, je n'oublierai jamais cette agression. Depuis ce jour, je vis dans la peur, je me suis barricadée. J'ai acheté une porte blindée, fait poser des barreaux aux fenêtres. Dès qu'il fait noir, je panique, j'ai peur », répète la patronne du Fontenoy, des sanglots dans la voix.
Quatre jeunes encagoulés ont fait irruption dans l'arrière-cour de ce bar de Chauny, situé près de la piscine. Il est 22 h 15. La patronne du Fontenoy sort les poubelles quand elle tombe nez à nez avec quatre individus, dont deux mineurs qui seront jugés par ailleurs. Elle est plaquée au sol. L'un de ses agresseurs s'assied sur elle pour l'immobiliser, lui place un torchon sur les yeux pour l'empêcher de voir et une éponge dans la bouche pour qu'elle ne crie pas. Pendant ce temps, les autres entrent dans le bar et font main basse sur la recette du jour et le fond de caisse, soit près de 4 000 euros, des cartouches de cigarettes et des recharges de téléphone.
Deux receleurs
Les gendarmes arrivent sur place alors que les quatre agresseurs sont toujours là… Ils réussiront à s'enfuir par les toits.
Les deux autres prévenus doivent répondre du recel de ce qui a été volé. Le premier, quand il apprend que son petit frère mineur a participé à ce braquage, commence par lui infliger une correction puis lui demande où se trouve le butin. Il veut à tout prix le faire disparaître pour que son frère n'ait pas d'ennuis. Le sac récupéré, il se rend chez un ami à qui il demande de cacher ce bagage bien encombrant. Ce dernier ne se fait pas prier mais c'est trop tentant : il l'ouvre et quand il découvre ce qu'il y a à l'intérieur, décide de revendre la marchandise. Il en tirera à peine 150 euros…
Le procureur a requis des peines que l'on pourrait juger bien clémentes au regard de ce braquage violent, et il s'en explique. « Je ne vais pas demander une peine d'emprisonnement ferme pour donner satisfaction à la victime. Cela n'enlève rien à la gravité des faits mais les prévenus étaient jeunes. Ils ont fait des efforts pour s'insérer socialement et professionnellement » (l'un est cadre dans une entreprise, l'autre est en licence,). Il proposera aux juges de simplement prononcer une peine qui couvrirait la période de détention provisoire effectuée par les deux complices dans le cadre de cette affaire. Ce qu'ils ont fait en les condamnant à deux ans de prison, dont 20 mois avec sursis simple pour l'un et mise à l'épreuve pendant deux ans pour l'autre. Ils devront indemniser solidairement la victime pour le préjudice moral à hauteur de 6 000 euros.
ous les deux ainsi que les deux receleurs doivent également rembourser les 4 000 euros de la recette volée et qui d'ailleurs, s'est volatilisée entre le braquage et le moment où le sac a été emmené en lieu sûr. Personne, parmi les quatre prévenus, ne saurait ce que cet argent est devenu.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/les-braqueurs-du-fontenoy-condamnes
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