Il y a deux mois, deux personnes se disaient victimes d'une entreprise de menuiserie. Depuis, d'autres clients se sont manifestés. Une enquête a été ouverte pour escroquerie.
CET été, nous relations les mésaventures de Louisette Lemaire et Jacky Magnoux (voir l'union du 19 juillet). Tous deux se disaient victimes d'une escroquerie. Il y a six mois, ils avaient signé un devis de plusieurs milliers d'euros pour installer à leur domicile des volets roulants pour l'une, un store électrique et une pergola pour l'autre, mais ces deux clients de l'entreprise Cboréno n'ont jamais rien vu venir bien qu'un acompte ait été versé.
Jacky Magnoux a décidé de ne pas en rester là et a porté son litige en justice. Hier matin, lui comme Cyrille Boursigaux, patron de Cboréno, était convoqué devant le tribunal d'instance de Laon. Si le client était bien présent, le vendeur de menuiserie ne l'était pas. « Je ne me fais pas d'illusion, je ne pense pas qu'il va venir », pressentait d'ailleurs Jacky Magnoux avant le début de l'audience.
Quand la présidente du tribunal a appelé les parties, Jacky Magnoux était donc le seul à s'approcher de la barre.
Il y a quelques mois, cet homme de 66 ans se faisait peu d'illusion sur cette convocation mais, depuis, les choses ont un peu évolué. De deux victimes au départ, elles seraient maintenant plus d'une quinzaine à s'être manifestées. Des victimes domiciliées dans l'Aisne mais aussi dans la Marne, l'Oise ou encore la Somme.
À l'époque, nous avions contacté l'entreprise, dont les lignes téléphoniques ont été, depuis, coupées. Cyrille Boursigaux parlait de cas isolés. Et pourtant, après la parution de l'article, bien d'autres personnes, ayant subi les mêmes agissements de cette entreprise, ont contacté le journal pour faire état de leur situation. La société ayant déménagé de Bouy (51) à Charmes (02), le commissariat de Tergnier a été saisi du dossier, une enquête est en cours. Jacky Magnoux a d'ailleurs été entendu la semaine dernière.
Au tribunal d'instance, hier matin, la magistrate a indiqué qu'elle ne pourrait sans doute pas davantage étudier le fond du problème et devrait surseoir à statuer afin que l'enquête puisse se poursuivre : « Tout cela pourrait aboutir à une convocation au tribunal correctionnel pour le représentant de l'entreprise Cboréno. Dans ce cas, nous avons l'obligation d'attendre de voir ce que donnera l'affaire en matière pénale pour trancher en matière civile », précise la présidente.
En entendant ces propos, Jacky Magnoux était satisfait : « Je voulais qu'on se regroupe pour agir. » Celui qui se dit abusé sait que le conflit qui l'oppose à l'entreprise Cboréno pourra encore prendre plusieurs mois mais il reprend confiance : « En étant plusieurs à dénoncer les mêmes faits, on a plus de poids et on pourra peut-être obtenir quelque chose. »
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/des-volets-non-livres-laffaire-prend-de-limportance
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