Pour une raison indéterminée, le conducteur d'un camion chargé de bitume en fusion a heurté une voiture venant en face. Les deux occupants du poids lourd se sont retrouvés coincés dans la cabine. Le chauffeur est grièvement blessé et l'ouvrier qui l'accompagnait est décédé.
LES routes ardennaises ont fait, hier matin vers 8 h 15, de nouvelles victimes, lors d'une terrible collision qui s'est produite, une fois de plus, sur la dangereuse D 991, avec ses lignes droites et ses montagnes russes, qui va du carrefour de la Bascule jusqu'au Chesne.
Pour une raison encore indéterminée - probablement la vitesse - le conducteur d'un camion de la société Eurojoint, de Genay (Rhône), chargé de bitume en fusion, qui se rendait sur un chantier de la DRI, poser des « rustines » dans le secteur de Monthois, avec un collègue de travail à ses côtés, a brusquement fait un écart sur sa gauche, dans une légère courbe, juste après l'intersection de la D8, pile au moment où arrivait, en face, se dirigeant vers Chagny, la conductrice d'une petite 206 Peugeot.
Par miracle, celle-ci, Michèle Liès, de Verrières, secrétaire à Rethel, violemment heurtée sur l'avant et le côté gauche de sa voiture, s'est retrouvée projetée, sous l'effet du choc, dans un pré en contrebas, alors qu'elle aurait pu être littéralement broyée. Elle ne souffre « que » de coupures superficielles et de contusions multiples.
Il n'en est malheureusement pas allé de même pour les occupants du poids lourd, puisque, de façon incroyable, le véhicule, après une embardée, a ripé sur le bord de la route et s'est non pas couché sur le flanc, mais carrément retourné, roues en l'air !
Le conducteur, Florent Bene Manga, 31 ans, natif de Yaoundé (Cameroun), demeurant rue Georges-Houdin à Reims et son passager, Jessy Antoine, 22 ans, demeurant en foyer à La Houillère, originaire d'Osnes, intérimaire chez Addeco, se sont alors retrouvés coincés dans la cabine, écrasée dans le fossé, tandis que se répandait de la citerne éventrée, une large traînée visqueuse de goudron brûlant, rendue d'autant plus inquiétante au contact de bouteilles de butane et de propane, alimentant la chaudière destinée à la fusion.
Secourir les blessés et éviter l'explosion
D'où les mesures particulières qui furent prises, très rapidement, par les sapeurs-pompiers, sitôt l'alerte donnée par un proche riverain du drame. Roger Avelange, premier arrivé sur les lieux, avec son infirmière qui était justement en train de lui prodiguer des soins, ont porté assistance aux victimes.
Seule l'automobiliste, qui s'était extraite d'elle-même de son habitacle disloqué, a pu en bénéficier, les deux autres ne pouvant être touchés. L'un d'eux, le conducteur, jambe au dehors, hurlait de douleur et appelait à l'aide.
Ce furent bientôt une trentaine de sauveteurs, venus du Chesne, d'Attigny, de Poix-Terron avec du matériel de désincarcération, puis de Sedan avec une « berce » de sauvetage périlleux et de déblaiement qui, sous l'autorité de leurs chefs de groupes, les lieutenants Christophe Bieniara et Guy Brichet de Vouziers et du commandant Pascal Frenneaux, de l'état-major, s'employèrent à porter leur attention prioritaire aux blessés, tout en veillant au refroidissement des bouteilles de gaz, pour prévenir tout risque d'explosion.
Il a fallu soulever l'avant du camion
L'automobiliste, légèrement blessée, ayant été prise immédiatement en charge et évacuée vers l'hôpital, il allait falloir beaucoup plus de temps pour dégager Florent Bene Manga, coincé entre le volant et le siège et pouvoir le confier aux médecins du Samu, avant de l'emporter à son tour, grièvement blessé.
En revanche, il n'allait pas être possible de sauver le malheureux Jessy Antoine, dont l'extraction n'allait d'ailleurs pouvoir se faire, qu'après avoir réussi, non sans mal, à soulever la carcasse avant du camion, à l'aide de vérins, de palettes sciées et de structures gonflables. Le jeune ouvrier, très probablement tué sur le coup, lors de la collision, ayant ainsi succombé - ironie du sort - juste aux pieds d'une Vierge à l'enfant, dans sa petite chapelle érigée au bord de la route…
On notait, sur les lieux, la présence du sous-préfet de Vouziers-Rethel, Joël Dubreuil et du maire de Louvergny, Jean-Pierre Lelarge, tous deux commentant la dangerosité de cette route et l'injustice de mourir ainsi, à l'aube d'une nouvelle journée, sur le chemin du travail.
De leur côté, tandis que le garage Dumont procédait à l'enlèvement des épaves, les gendarmes de la compagnie de Vouziers, sous l'autorité du capitaine Philippe Frégnaux, qui avaient assuré la sécurité des lieux et interrompu toute circulation, assistés par leurs collègues motards de l'EDSR, effectuaient leurs relevés et entamaient déjà leur enquête, pour établir les causes de ce nouveau drame de la circulation (on en est au septième mort depuis le début de l'année, en zones gendarmerie).http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/un-jeune-homme-de-22-ans-ecrase-dans-la-cabine-du-camion
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