Tandis que les Hells, dont le président et le vice-président du club nîmois étaient placés en garde à vue, débutaient de longues perquisitions aux domiciles des suspects. "Plusieurs armes de poing et un fusil à pompe ont été saisis", indique Robert Gely, le procureur de la République de Nîmes.
L’enquête, dirigée par une juge d’instruction nîmoise, avait été déclenchée il y a plusieurs mois par le parquet. "Nous avions eu connaissance de faits d’extorsion de fonds, commis sur plusieurs boutiques de tatoueurs dans le Gard, précise le magistrat, et les éléments d’enquête ramenaient vers ce groupe, dont plusieurs membres ont déjà été condamnés pour des violences."
La brigade criminelle du SRPJ de Montpellier a donc poursuivi ces investigations sur "extorsion de fonds en bande organisée et association de malfaiteurs". Et a préféré employer les grands moyens face à ces bikers à la réputation sulfureuse. "Ce sont des gros bras, ça fait partie de leur initiation et de leur univers", précise une source proche de l’enquête.
Parmi les suspects, on trouve plusieurs adeptes de sports de combats, et des anciens de la Légion étrangère, à l’origine de la création de ce club de motos qui, avant de recevoir officiellement le label Hells Angels, s’appelait les Crazy Jockers.
Tous sont depuis interrogés sur ce club, que les policiers soupçonnent d’activités occultes. "La plupart de ces gars n’ont pas de véritable profession, or il faut de l’argent pour se payer ces bécanes", précise une source proche du dossier.
Afin d’en avoir le cœur net, la PJ a embarqué sept magnifiques Harley-Davidson, certaines de couleurs vives, d’autres arborant d’inquiétants dessins. "Il faut vérifier si ces motos ne sont pas volées ou maquillées", précise le procureur de la République. "On en saura plus dans les prochains jours."
Des rivalités parfois sanglantes
Il y a un an, presque jour pour jour, la cour d’assises de l’Aude condamnait deux Hells Angels de Toulouse à douze ans de réclusion criminelle pour avoir frappé à mort, le 3 août 2006, un membre d’un club de motards de Port-la- Nouvelle. Didier Baugé et Christophe Cazenave, invités à cette concentration organisée par le Only Brother Club, s’en étaient pris à l’un des Audois, Dominique Morisseau, parce qu’il se serait intéressé d’un peu trop près à la compagne d’un des Hells Angels, transgressant ainsi les règles entre motards. L’enquête, menée par les gendarmes, s’était heurtée pendant deux ans au climat de peur régnant parmi les motards audois, qui craignaient visiblement des représailles venant de la part des Hells Angels toulousains.
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