Âgée de 16 ans, la victime a été mortellement atteinte par un tir de fusil de chasse, samedi soir, dans une habitation du chemin des Mayeurs. L'auteur présumé, âgé d'une vingtaine d'années, aurait tiré accidentellement en manipulant l'arme. Mais certaines zones d'ombre restent à éclaircir.
Un homme d'une vingtaine d'années se trouvait toujours en garde à vue au commissariat d'Epernay pour homicide involontaire, hier soir, après la mort d'un adolescent de 16 ans, tué par balle, samedi, dans la commune d'Aÿ. Celui-ci est soupçonné d'avoir tiré accidentellement sur Anthony Dumarey, un lycéen de l'établissement sparnacien Godart Roger, à l'aide d'un fusil de chasse dans une habitation du chemin des Mayeurs, non loin du centre équestre et de la déchetterie.
Cependant, si la thèse accidentelle est pour le moment privilégiée, les policiers cherchent encore à déterminer plus précisément les circonstances dans lesquelles l'homme, demeurant à Reims, aurait déclenché le tir fatal alors qu'il manipulait un fusil de calibre 12.
Selon plusieurs témoins, la scène se serait déroulée en une fraction de seconde, aux alentours de 19 heures : « Nous étions trois à jouer dehors à la pétanque, raconte l'un d'eux. Moi, mon frère et le tireur. Puis on s'est arrêté de jouer pour aller aux toilettes. Mon frère est entré le premier tandis que j'attendais derrière la porte dans la pièce attenante. Une fois fini, je suis entré à mon tour tandis que mon frère est reparti. Et tout à coup, je n'ai même pas eu le temps de faire quoi que ce soit, j'ai entendu une détonation. Alors j'ai rouvert la porte et j'ai vu la victime, là, dans la pièce d'a-côté, allongée par terre. C'était un copain de mon frère. Ils allaient ensemble à la pêche. »
Touché à la tête, Anthony Dumarey se serait ainsi retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Celui-ci aurait été atteint par une « balle perdue » en passant devant la porte de la pièce à partir de laquelle on accède aux toilettes, tirée on ne sait encore vraiment comment par le troisième joueur de pétanque qui attendait son tour.
C'est en tout cas la version qu'ont livrée aux enquêteurs toutes les personnes présentes au moment des faits, membres d'une même famille. Selon eux, le tireur - « un cousin que l'on voyait régulièrement le week-end » indiquent-ils - aurait été pris de curiosité en voyant l'armoire à fusils faisant face à la porte des toilettes. En attendant son tour, il l'aurait alors ouverte avant de s'emparer d'un fusil de chasse servant « pour les ball-traps », puis de le manipuler. « Ce n'est pas un chasseur et il n'a pas de penchant pour les armes, souligne l'un des deux frères comme pour justifier sa maladresse. L'armoire était pourtant fermée. Mais la clé était peut-être dans la serrure ou au-dessus de l'armoire. » L'enquête devra le déterminer.
Toujours est-il qu'Anthony Dumarey aurait été mortellement touché par une balle de type Breneck au niveau de la joue.
« Mon cousin pleurait, poursuit le témoin. Il paniquait. Il disait qu'il n'avait pas fait exprès. D'ailleurs, dès que la police est arrivée, il s'est précipité vers leur voiture pour leur dire. »
En attendant, tout semble avoir été fait pour sauver la vie de l'adolescent. « On a mis rapidement les enfants à l'écart » dit l'une des témoins. « Anthony était encore conscient, se souvient un autre. Je lui tenais la main. Ma mère a appelé les secours et on a suivi les conseils qu'ils nous donnaient. Il fallait qu'on masse un peu le cœur et
qu'on fasse un point de compression. C'est ce qu'on a fait. Quand les pompiers sont arrivés, il y avait encore du poul. »
Mais Anthony Dumarey ne survivra pas. Il décédera malheureusement quelques minutes plus tard. « Il venait dire à mon frère qu'il viendrait vendre le muguet avec lui le 1er mai. Il le cherchait. C'est pour ça qu'il se trouvait là » : ce sont pour le moment les seules raisons qui expliqueraient, selon les membres de la famille du tireur, sa présence ce soir du 30 avril dans cette habitation du chemin des Mayeurs.
Reste néanmoins aux enquêteurs à procéder aux vérifications d'usage, mais aussi à éclaircir un certain nombre de zones d'ombre.
D'abord, l'armoire à fusil était-elle vraiment fermée à clé ? Et pourquoi l'arme était-elle chargée ? Il s'agira également pour eux de fonder leurs certitudes sur les analyses balistiques et les constatations autopsiques afin de déterminer notamment la distance et l'axe du tir. Puis de confronter ces résultats aux éléments relevés sur la scène de l'homicide et aux déclarations livrées par chacun des témoins.
L'autopsie qui doit être pratiquée ce matin à l'Institut médico-légal de Reims s'annonce à ce titre déterminante. D'autant plus que la douille a été retrouvée sur place et que le projectile, lui, ne serait pas ressorti du corps d'Anthony Dumarey. Un avantage certain pour les médecins-légistes
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/un-adolescent-tue-par-une-balle-perdue
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