jeudi 26 mai 2011

Les membres d’une famille réglaient leurs différends à coups d’électrochoc

Un différend, entre plusieurs jeunes hommes d’une même famille, s’est réglé, il y a deux ans à Villefranche, à coups, notamment, de taser (terme générique retenu dans la procédure). L’arme utilisée dans ce conflit, qui faisait l’objet d’une audience en correctionnelle, mardi à Villefranche, est différente du type de celle employée par les policiers et les gendarmes. Plus petite, elle n’épouse pas la forme d’un pistolet et ne lance pas d’électrodes. Pour la faire fonctionner, il faut au contraire s’approcher de la cible. Hamed (1), prévenu et victime dans cette affaire, saurait parfaitement décrire les effets de ce que les professionnels appellent un électrochoc. Lors d’une bagarre avec son cousin Nourdine, il a reçu plus d’une dizaine d’impulsions électriques, ainsi que le démontre un certificat médical produit au dossier. Ce contentieux entre eux deux est né « bêtement », le soir du 9 mai 2009, « à cause de l’alcool ». « On était en boîte de nuit et je n’ai pas voulu lui payer un dernier verre », a raconté Hamed à la barre du tribunal. « Du coup, Nourdine ne voulait plus me raccompagner en voiture, mais il s’est rétracté. À bord, on était alcoolisés et les noms d’oiseaux ont fusé. » La dispute s’est achevée quand Hamed a pris la fuite après avoir aspergé Nourdine de lacrymogène. Fin du premier acte. Le second s’est déroulé une dizaine de jours plus tard. En plein centre de Villefranche, Hamed recroise Nourdine, lequel est muni à cet instant-là du fameux mini-taser. Une bagarre éclate et Hamed endure plusieurs décharges. Le soir-même, toujours dans le centre-ville, les deux protagonistes se retrouvent accompagnés de leur frère respectif et équipés de barre de fer. La situation dégénère. Nourdine reçoit un couteau (replié) sur le nez et Hamed est encore « taserisé » sur le torse et dans le dos. « Ce soir-là, heureusement que des personnes sont intervenues pour nous séparer », a exprimé ce dernier. Bien que très violents, les échanges n’ont débouché sur aucune incapacité temporaire de travail (ITT). « Depuis les faits, il n’y a plus eu de bagarre entre eux », a précisé le vice-procureur Ohayon. Lequel a requis contre Hamed, six mois de prison avec sursis. Pour son jeune frère, en revanche, il a été un plus sévère (huit mois demandés) du fait de son absence aux débats. Idem pour Nourdine. En répression, le tribunal les a condamnés respectivement à quatre, cinq et sept mois de prison avec sursis. Reconnu comme étant l’auteur des violences, Nourdine devra verser à Hamed 1 000 euros de dommages et intérêts, et 600 euros pour les frais d’avocat.
(1) Prénom d’emprunt.

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