Une patrouille de police a empêché un jeune homme de se jeter dans le vide. En le retenant par les chevilles, puis en le menottant à la rambarde du pont...
L'histoire
Il a mauvaise réputation, le pont Schumann, à Brest. À tel point qu'avant la pose de hautes rambardes, on l'appelait le pont des suicidés. C'est peut-être cette image qui a éveillé les soupçons d'une policière, mercredi à 1 h 50... « Sa patrouille devait passer le pont pour intervenir sur un différent familial », explique le commissaire Yves Floc'h. Mais là, sur un muret à l'entrée du pont, un jeune homme est assis. Sans bouger. Inquiétant à cette heure-là.
Parler, parler, parler
La brigadière fait stopper sa voiture un peu plus loin. L'équipage attend. Pas très longtemps. Le Brestois de 33 ans quitte son muret. Pour passer de l'autre côté des gardes corps du pont ! Et se rapprocher de l'endroit où le vide se fait plus profond encore...
Les trois policiers s'approchent au fur et à mesure de lui. « Ils n'ont pas arrêté de lui parler », explique le commandant Daniel Kerdraon. Le suicidaire leur explique qu'il va se jeter du pont parce que son amie vient de le quitter. Il vient d'ailleurs de lui envoyer un SMS pour la prévenir de ses intentions.
Et tout à coup, il lâche les grillages auxquels il s'accrochait ! Dans un incroyable réflexe, « un policier se jette sur ses chevilles, pour le retenir ». L'autre gardien de la paix le saisit par le blouson... L'épreuve d'endurance commence... « Pendant quinze minutes », ils vont tenir le désespéré à bout de bras. Tout en continuant à lui parler. Les pompiers arrivent enfin. Mieux équipés, ils passent eux aussi de l'autre côté de la rambarde de sécurité. Rejoignent le suicidaire.
Menotté au pont !
Enfin, les policiers vont pouvoir souffler. Ils tendent des menottes aux pompiers, qui les attachent aux chevilles du désespéré, et au pont. Tout en continuant à soutenir le jeune homme. C'est finalement le groupement d'intervention en milieu périlleux (Grimp) des pompiers qui sort le désespéré « de sa position inconfortable », comme le décrit sobrement le registre de main courante du commissariat de Brest.
Quant à la patrouille qui lui a sauvé la vie, elle a continué son travail de nuit normalement.
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