Presque huit mois de détention provisoire n’ont pas suffi. Condamné hier après-midi, pour la mort d’un homme, à une peine de deux ans de prison dont un an avec sursis, John Denis, 36 ans, devra encore patienter quelques semaines, avant de quitter le centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse, et d’aspirer à une nouvelle vie. Logiquement sanctionné par le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse, et maintenu en détention, ce chauffard d’un jour n’avait pourtant pas attendu de se retrouver dans le box pour faire amende honorable, tenter d’expier sa faute, comprendre sa dérive alcoolique aux conséquences tragiques.
L’accident s’était produit le 3 octobre dernier, sur la départementale 984 entre Divonne-les-Bains et Gex, à hauteur de la commune de Vesancy. Il était 13 heures. « Je n’oublierai jamais ce dimanche, ni le visage de la victime », écrira plus tard le prévenu, au frère du défunt, représenté en tant que partie civile au procès. Au volant de sa camionnette, 2,34 g d’alcool dans le sang, le conducteur avait fait une embardée au plus mauvais moment, percutant de plein fouet une moto qui arrivait en sens inverse. Éjecté, le pilote de la moto, un Genevois âgé de 28 ans, sera déclaré décédé quelques instants plus tard.
« Ce drame, il aurait dû être évité », a rappelé hier le substitut Virginie Maggio, au nom du parquet, détaillant les quantités d’alcool, de la bière et du vin blanc, consommés la veille au soir, puis le matin même, par l’agent d’entretien dépressif. Ces excès, pour lui, « les derniers temps, c’était devenu habituel », ainsi qu’il l’a reconnu, racontant ses vaines tentatives de désintoxication, un combat inachevé contre un alcoolisme maladif.
Des regrets, et des propos empreints d’une certaine lucidité : « Je voudrais m’excuser auprès de la famille, pour l’immense faute que j’ai commise. Je ne pourrai jamais réparer le mal que j’ai fait. Malheureusement, il a fallu ce drame pour que je comprenne. » L’expression d’une prise de conscience, soulignée, pour la défense, par M e Marie Audineau, rappelant l’attitude de son client dès les premiers instants, et plus tard.
En toile de fond, la détresse d’un père, « effondré » par les conséquences de ses actes ; la clairvoyance d’un détenu ayant mis à profit la détention pour faire un travail sur lui-même ; le fatalisme d’un prévenu déjà condamné, à vie : « Pour lui, la pire des sanctions, c’est d’avoir la mort d’un homme sur la conscience. »
http://www.leprogres.fr/ain/2011/05/25/alcoolise-au-volant-il-avait-tue-un-motard-un-an-de-prison-ferme
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