Des témoignages de sympathie et de tristesse s'accumulent depuis samedi matin devant la maison familiale où ont été retrouvés les corps d'Agnès Dupont de Ligonnès et de ses quatre enfants de 13 à 20 ans. Le périmètre bâché de noir qui avait été installé jeudi en fin de matinée pour masquer la sortie des corps puis les allers et retours de la police scientifique a été retiré.
Une petite barrière métallique sur laquelle quelques fleurs ont été accrochées a été posée devant la maison. Des roses, des tulipes, des marguerites en bouquet ont été déposées devant la barrière. Des petites bougies et même un nounours. Plusieurs morceaux de papier repliés avec des mots à l'intérieur, glissés dans les fleurs.
Sur l'un d'eux, ouvert, on peut lire avec une écriture et une orthographe enfantines: «Reposez en paix, ons vous aimes, Anne, Benoît, Thomas, Arthur, Agnès», avec des coeurs de couleur tracés au feutre.
Une dame qui indique ne pas habiter tout près a fait le détour pour poser un petit bouquet de tulipes jaunes. Des voitures ralentissent devant le 55 boulevard Robert Schuman. Des passants se montrent l'endroit du doigt.
Sur la porte blanche sur laquelle sont posés les scellés de scotch rouge de la police judiciaire, un carton officiel indiquant l'objet de l'enquête est accroché. Dessus sont indiqués: "Assassinats, séquestration" et "contre X".
Du côté de l'enquête, c'est toujours le flou sur les circonstances du drame, le rôle joué par Xavier Dupont de Ligonnès et sa vie. On a ainsi appris qu'il avait fréquenté quatre fois le stand de tir la semaine précédant le drame. «Il est venu quatre fois la dernière semaine de mars et sa dernière visite remonte au 1er avril», a expliqué samedi à l'AFP le président de la société nantaise de tir, Alain Neutre.
L'homme avait commencé son initiation au tir en décembre 2010, avant d'obtenir sa licence du club le 2 février 2011. Il emmenait ses fils depuis le moi de mars, avant de prévenir qu'ils ne «pourraient pas venir au rendez-vous qui avait été pris pour le 9 avril, sans donner de raison», a précisé Benoît Hérault.
Xavier Dupont de Ligonnès s'entraînait habituellement avec un pistolet 22 long rifle mais il avait amené, dans le courant du mois de février, une carabine du même calibre. L'arme avait été révisée, graissée et vérifiée au stand de tir. «Il m'avait parlé d'un silencieux et je l'en avais dissuadé dans la mesure où c'est inutile sur un stand de tir», a expliqué Benoît Hérault. «Je l'ai vu une fois tirer avec sa carabine et un silencieux dessus sur le pas de tir», a pour sa part affirmé Alain Neutre.
Xavier Dupont de Ligonnès a-t-il fui à l'étranger ?
L'avis de recherche de cet homme, père de la famille dont la mère et les quatre enfants ont été retrouvés froidement exécutés et soigneusement dissimulés dans leur maison nantaise, a en tout cas été diffusé internationalement, a indiqué samedi le procureur de Nantes.
L'homme ne fait toutefois pas l'objet d'un mandat d'arrêt, car l'information judiciaire pour assassinats ouverte vendredi est «contre X», a précisé le procureur de la République Xavier Ronsin, qui refuse de le désigner publiquement comme le principal suspect. Ce «témoin» a été vu pour la dernière fois à Roquebrune-sur-Argens (Var) le 15 avril.
Exécutions «méthodiques»
Les autopsies réalisées vendredi ont montré que la mère de famille et ses quatre enfants de 13 à 20 ans avaient fait l'objet d'exécutions «méthodiques» avant que leurs corps ne soient soigneusement dissimulés sous la terrasse de leur jardin. Les meurtres ont eu lieu, selon les enquêteurs, autour du 3-4 avril, date de disparition des «signes de vie autonomes» des victimes tels que des contacts visuels ou téléphoniques directs. Le procureur a aussi reconnu une «coïncidence» entre le passage dans le Var de Xavier Dupont de Ligonnès et la «disparition inquiétante» d'une quinquagénaire, Colette Deromme, le 14 avril à Lorgues, un village du Var où il a habité avant 2003.
Une des voitures familiales, une Citroën C5, a été découverte vendredi sur le parking de l'hôtel Formule 1 de Roquebrune-sur-Argens où l'homme recherché a passé une nuit dans la nuit du 14 au 15 avril. Mais à ce stade «aucun lien n'est procéduralement établi», a toutefois précisé le procureur, estimant «prématuré de faire un lien entre ces deux affaires».http://www.leparisien.fr/nantes-44000/nantes-l-hommage-des-anonymes-a-la-famille-assassinee-23-04-2011-1420153.php
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